« Il veliero Giorgio Cini è tornato a casa » ainsi titrait le journal la “Nuova Venezia” le 19 avril dernier annonçant ainsi la joie des vénitiens de renouer avec leur “Giorgetta” aujourd'hui le Belem. L'escale vénitienne, du 18 au 28 avril 2014, immortalisée par des photos de
Philip Plisson, a été placée sous le joug des retrouvailles chargées d'émotion, d'un fort apport de contenu historique et pédagogique et, c'est peut-être bien là le plus important, d'une véritable prise de conscience du très fort impact physique et visuel provoqué par la présence du Trois-mâts. Il y a un an, les italiens ont laissé timidement la Fondation Belem organiser ce retour à Venise. Personne n'y croyait vraiment de l'autre côté des Alpes, hormis le Maire de Venise qui avait manifesté le désir personnel d'embarquer à bord du Belem. Mais les trois mâts du Belem arrivant à Venise ont très rapidement suscité l'intérêt des vénitiens et des touristes présents. Jours après jours, de plus en plus de visiteurs se sont présentés à la coupée pour monter à bord. Le Belem a fait sensation auprès des journalistes italiens qui ont relayé naturellement l'événement. Le point d'orgue a été atteint dimanche 27 avril, lorsque le Belem, accompagné de voiliers traditionnels vénitiens, est entré majestueusement dans l'arsenal exceptionnellement ouvert au public. Les conseillers du Maire de Venise m'ont confié ce jour-là que la manière dont les français ont su entretenir le Belem, le valoriser en le classant Monument Historique, l'ouvrir au plus grand nombre, constituait un véritable exemple. Ils étaient finalement fiers de s'être laissés persuader par une Fondation convaincante et d'avoir co-produit l'événement à Venise. Espérons qu'ils se souviendront longtemps de la beauté des mâts du Belem au cœur de l'arsenal et rassembleront, d'ici quelques années, plusieurs grands voiliers au sein de leur arsenal, grand témoin de l'histoire maritime.