Le salut de Rouen au Belem
Ce fut pour tous une surprise de taille : on a appris le 14 avril dans la matinée que le pont Gustave Flaubert qui fermait au Belem l'accès au centre de Rouen depuis son arrivée le 17 mars, allait se lever enfin et permettre pour la première fois le franchissement par un grand voilier de cette véritable porte fluviale. Une aubaine pour les responsables de l'Armada, l'équipage du Belem, et surtout les 39 jeunes membres du Conseil départemental des collégiens invités par le Département de Seine Maritime à faire le trajet Rouen-Caudebec.
Pour remonter le courant, le Belem a été aidé du remorqueur Le Puissant, avec à sa barre François Llonis, ancien second capitaine du Belem ; très ému de donner un coup de main à son ancien bateau en cet instant historique, il a repensé avec nostalgie et envie aux navigations au large qu'il avait pu faire à son bord.
L'événement s'est finalement étendu à tout le fleuve et sur les quais, puisque le bateau pompe, une petite formation musicale, et un public d'initiés s'étaient mobilisés, sous l'œil ému des responsables publics et privés de ce grand projet.

 

 

Un pont hors du commun
Le pont Gustave Flaubert, 6ème pont de Rouen, doit permettre le contournement du centre-ville. Mais c'est avant tout un très beau geste architectural, œuvre d'Eiffel-Eiffage Europe : les 2 tabliers du pont pèsent ensemble près de 1300 tonnes. Ce samedi, ils se sont élevés à 37m de haut, tirés par 450 tonnes de câbles d'acier, et laissant donc 3m de marge de manœuvre au Belem, dont le tirant d'air est de 34m. L'effet d'optique depuis le pont du bateau a été plutôt saisissant, la pomme de mât « effleurant » presque le revers du tablier ! Les techniques innovantes développées pour ce pont devaient également tenir compte de la venue régulière des grands voiliers et navires à Rouen. Le franchissement de cet ouvrage par le Belem fut donc une première mondiale.

Petite anecdote nocturne : les derniers essais pour la levée du pont avaient en réalité eu lieu dans la nuit précédant l'appareillage. Les noctambules ont en effet pu voir les 2 tabliers composant le pont s'élever plusieurs fois de suite à plus de 30m de haut, jusque vers 23h, laissant présager l'événement du lendemain.

 

 

Bilan positif d'une très belle escale
Ainsi s'est terminée en beauté une escale qui aura permis en 28 jours à près de 18 000 visiteurs, dont 1200 scolaires, de venir découvrir ou revoir le navire fidèle à tous les rassemblements de grands voiliers de Rouen depuis 1989. L'équipe de l'Armada s'est fortement mobilisée pour assurer le succès de cette escale, que la Caisse d'Epargne de Haute Normandie, partenaire et mécène fidèle du Belem, a soutenu avec enthousiasme, de même que le Port Autonome de Rouen qui a su trouver des solutions aux multiples problèmes que soulève une escale de ce type.

 

Le commandant Jean-Alain Morzadec conservera sans doute le souvenir d'une escale particulièrement chargée en réceptions de tous types, qui se sont ajoutées aux visites du public, des scolaires, et de quelques personnalités de premier plan, telles que le maire de Rouen, Pierre Albertini, le préfet de la région Haute-Normandie, Jean-François Carenco, l'archevêque de Rouen, monseigneur Descubes... Ainsi qu'un épisode particulièrement chaleureux : la première rencontre de Jean-Yves Delitte avec son bateau héros, et la curiosité avec laquelle il s'est intéressé à la visite commentée d'anecdotes que lui a offerte le commandant.