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MERCI « Monsieur la Soudure » et « Monsieur Mâture » !

mardi, 04 mars 2014 12:54
Juin 1986, après 5 ans de travaux, le Belem reprend sa route. A bord de nombreux bénévoles ayant oeuvré pour sa remise en état.

« Les bons, les sûrs, les solides»… C’était comme cela que le commandant Randier, premier commandant du Belem depuis son retour en France, appelait les courageux bénévoles qui, sous sa conduite, son expertise et la remarquable gestion humaine de son équipe, ont grandement participé à la renaissance du Trois-mâts, tout le temps qu’il était amarré quai de Suffren à Paris. 

Au moment où bien peu de gens le croyait possible, ils ont ainsi rapidement redonné confiance à la Fondation quant à son retour en mer.

Beaucoup de bénévoles y ont participé, mais quelques uns ont persisté fidèlement sur ce chantier réputé impossible durant plusieurs années. Le commandant Randier les appelait aussi « des amateurs qualifiés multifonctions ». Parmi eux, Jackie Sonnet et Roland Bosen-Milona partagent aujourd’hui leurs souvenirs.

 

 

 

Jacky "Monsieur la Soudure" pose dans la cuisine du Belem.

 

 

 

 

« Sur le Belem, tout le monde m'appelait Monsieur la Soudure » raconte Jacky. « J’ai rencontré le Belem au début de l’année 1982 alors que je travaillais en tant que mécanicien monteur-soudeur sur la Tour Eiffel. De là-haut, la vue était imprenable sur la Seine et chaque jour, j’apercevais le Belem. Ma curiosité me poussa un jour à aller le voir d’un peu plus près. Très vite, je suis tombé amoureux de ce Trois-mâts et passais tout mon temps libre à le retaper en tant que bénévole. De par mon expérience professionnelle, les missions qui m’étaient confiées étaient très polyvalentes. Tout d’abord mécanicien dans la salle des machines et par la suite, je suis devenu aussi un grand connaisseur du circuit hydraulique du bateau ! Mon plus beau souvenir reste le jour où le Belem a retrouvé la mer. L’aboutissement d’une aventure incroyable ».

 

Le terrain de jeu de Roland dans les années 80 : le gréement du Belem.

 

 

 

« Moi, je faisais le singe dans la mâture » explique Roland. « Je m’intéressais déjà beaucoup aux derniers grands voiliers, à leur histoire et à leurs manoeuvres. A l’époque j’enseignais à l’Institut National des Jeunes aveugles, j’étais donc tout près du quai de Suffren et quand j'ai su l'arrivée du Belem à Paris et que la Fondation recherchait des bénévoles pour le remettre en état, je me suis présenté. Mon histoire avec le Belem a duré du tout début (automne 81) à la fin de son premier voyage en mer en face des chantiers Dubigeon qui l'avaient vu naître ( été 86). A bord, j'ai commencé seul à fond de cale enfermé dans le coqueron arrière à piquer d'énormes couches de peinture ou à scier au chalumeau. Et puis un jour, le commandant descend enfin contrôler le travail "Monsieur, j’ai appris que vous grimpez en montagne, c’est bien vrai ?- [c'était vrai] -Vous sentez-vous capable de monter dans la mâture malgrès son mauvais état jusqu'au grand cacatois, la dernière vergue, tout au bout côté quai?" Je devins ainsi un des quelques autorisés à travailler dans la mâture. 

Dans l’un de ses récits parut dans la Nouvelle Revue Maritime, le commandant Jean Randier rend un bel hommage aux bénévoles avec ces quelques mots : « …enfin, restèrent les bons, les sûrs, les solides, à qui purent être confiés des travaux de gréement et de mécanique. Ceux-là se reconnaîtront sans qu’on les nomme. Qu’ils soient remerciés par le capitaine de ce ponton de l’époque, dont le moral s’écroulait parfois en chute libre». Aujourd’hui, la Fondation Belem tient également à remercier tous ces bénévoles, le premier équipage grâce à qui le Trois-mâts Belem est redevenu ce qu'il était en continuant de naviguer à travers les mers et les océans.

Si vous êtes ou connaissez d’anciens bénévoles ayant participé au chantier de restauration du Belem à Paris, nous serions heureux, dans le cadre d’un travail archivistique, de pouvoir rentrer en contact avec eux. Merci de nous écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

3 commentaires

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  • Doux, le 01/05/2014 à 18:45
    Étudiante à Paris, je passais tous les jours devant le Belem, j'ai aperçu sa transformation sans jamais mettre les pieds à bord, ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait...
    Un jour, il a disparu, parti, envolé... Le grand bateau a rejoint la mer.
    Pourtant, il est revenu dans ma vie grâce au commandant Randier qui est venu chercher des étudiants pour donner bénévolement des cours de météo aux stagiaires du belem en échange d'embarquements. Sans réfléchir, j'ai accepté.
    J'ai ainsi embarqué de 1988 a 1992 par petites périodes. J'ai découvert un bateau, un équipage, je suis devenue La Grenouille... J'ai vécu de grands moments à bord, de grands souvenirs qui sont toujours présents.
    Alors merci à ceux qui ont sauvé le Belem, à ceux qui le font vivre et au commandant Randier sans qui je n'aurais jamais posé mon sac à bord.
    Coucou Jacques :)
  • Issert-Tabardel Lionnel, le 22/03/2014 à 20:28
    Merci à la Fondation pour cet hommage aux bénévoles des débuts du Belem en France, après son retour de Venise. Ils furent sans aucun doute, les premiers à croire à son retour en mer comme voilier école et nous leur devons d'exister encore aujourd'hui, car sans eux et le Mécénat des Caisses d'Epargne, l'histoire du Belem aurait pu être autre..."soudé" le long d'un quai.

    J'ai eu la chance de travailler à partir de 1989 avec ceux qui étaient restés à bord par la suite et qui continuèrent l'aventure en mer, Daniel Jehanno, bosco emblématique du Belem, Maurice Audon, bosco-charpentier, décédé trop tôt, Jean-François Wagner...et bien d'autres et de rencontrer certains des bénévoles de Paris, tel Jacky, lors des Salons Nautiques des années 90.

    Merci d'avoir penser à eux...ils furent longtemps les "oubliés" du BELEM.
  • gangloff, le 04/03/2014 à 19:01
    Bonjour à tous!Je n'ai pas vraiment participé à la remise en état du bateau mais le commandant Randier m'a embarqué début avril 1987 et j'ai navigué comme cuisinier jusqu'en 1992.A l'époque tout le monde était très impliqué dans les travaux car nous voulions absolument avoir un joli bateau.Je suis revenu à bord entre 2006 et 2010 pour quelques embarquements.N'hésitez pas à me contacter si besoin est.Bien cordialement. Jacques.
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