Autodidacte, Lionnel Issert-Tabardel a fait de la cuisine son métier, un métier qu’il a toujours pris très à cœur. Un «indiscipliné, qui aime l'ordre et la rigueur », c'est ainsi qu'il se définit. Passionné par les voyages et la photo, après un service national de 18 mois à bord des porte-avions Clémenceau et Foch, Lionnel s’est ensuite vite senti confiné dans les cuisines fermées des restaurants à terre. Poussé par l'envie de découvrir le monde, il réfléchit alors à différents projets professionnels, toujours dans le domaine de la cuisine : travailler à l’étranger, sur des chantiers, des bateaux off-shore ? Sa candidature est finalement retenue par la Compagnie morbihannaise, l’actuelle Compagnie Maritime Nantaise. Pendant deux ans, il sera cuisinier à bord des « Ro-Ro » ou rouliers, les bateaux transportant des voitures. Le 13 janvier 1989, on lui propose d’aller sur le Belem. « C’est un pétrolier ? » demande-t-il « Non c’est un trois-mâts à voiles » lui répond-on. « Ah, vous n’avez plus d’argent pour mettre des moteurs ! » rétorque t’il …. Lionnel Issert Tabardel ignorait tout du Belem mais il se laisse convaincre de faire l’essai durant une saison. Il y restera jusqu’en 1997, découvrant l’esprit particulier du Belem, à travers Daniel Jéhanno, le Bosco, les commandants Arzel, Euzen et tous ceux qui suivront. Le mot d’ordre de l’époque : naviguer à tout prix ! 1997, changement de cap. Pendant sept ans, Lionnel exercera ses talents de cuisinier embarqué, à bord d’autres navires de la Compagnie morbihannaise. Cependant, sa mission sur le Belem n’est pas terminée. En 2003, en pleine canicule, il est rappelé sur le trois-mâts en manque de son chef cuisinier. Il s’engage alors définitivement en 2004, en signant un contrat à durée indéterminée avec la Fondation Belem, devenant ainsi le cuisinier référent. Conscient de l’importance du plaisir que procure la bonne chère en navigation, souhaitant faire découvrir le meilleur de la culture culinaire française, Lionnel s’attache à servir au mieux les 66 personnes qu’il nourrit chaque jour, 3 fois par jour. Des journalistes qualifient alors la table du Belem comme la meilleure table flottante parmi celles des grands voiliers… une consécration pour le cuisinier ? Lionnel reste modeste, il donne le meilleur pour le bateau, pour les navigants et non pour sa gloire. « La star, c'est le Belem » dit-il souvent. Il vit son travail de cuisinier comme une mission. Souvent difficile physiquement, à cause du rythme du bord… pas de relâche possible ; même dans les pires conditions météorologiques, Lionnel ne se dérobe jamais. Aujourd’hui, sa santé ne lui permet plus d’embarquer et c’est avec un peu de nostalgie et une multitude de très bons souvenirs qu’il est contraint d’arrêter la navigation pour de nouveaux projets : la formation, le coaching, l’hygiène et la sécurité alimentaire …. Lionnel possède encore d’autres cordes à son arc. Son vœu le plus cher ? Voir le Belem continuer à naviguer encore longtemps.
Merci Lionnel de nous avoir régalés durant toutes ces années.
L'album photo de Lionel à bord du Belem, cliquez ci-dessous :