Le 23 décembre 1895, l’armateur Denis Crouan Fils commande aux chantiers nantais Dubigeon, la réalisation d’un trois-mâts barque à coque d’acier. La maison Crouan est spécialisée dans le commerce avec les Antilles et l’Amérique du sud et arme des "antillais", petits bateaux de tonnage moyens. Elle travaille depuis 1873 avec la chocolaterie Menier, pour le compte de laquelle elle achemine notamment des fèves de cacao du Brésil. C’est à cette tâche qu’est promis « le nouvel antillais à prime » commandé en 1895.
La construction du trois-mâts débute dès le début de l’année 1896 dans les chantiers de Chantenay sur Loire. Les ingénieurs de Dubigeon mettent au point un navire relativement petit, élégant, rapide mais robuste, qui peut transporter jusqu’à 675 tonnes de chargement.
Le 10 juin 1896, le nouveau trois-mâts est mis à l’eau à Nantes après 6 mois de construction (cinq mois et dix jours pour bâtir la coque et cinquante jours pour mettre en place le gréement et l’armement). Conformément à l’acte de commande, il mesure « seulement » 48 mètres de long de flottaison et 8,80 mètres sur sa plus grande largeur.
Il se nomme Belem, nom de son comptoir de commerce au Brésil. Sa ligne vaut au Belem, dès sa naissance, le surnom de « yacht » de l’armement Crouan. Gréé en trois-mâts barque, le Belem ne possède pas de moteur. Il porte un équipage de 13 hommes. Sur sa proue, la devise « Ordem e Progresso » est celle du Brésil.
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