Récit du commandant : "Le 5 avril à 10h00, avec un radar tout neuf dont l’installation s’est terminée à 03h00, nous sommes sortis de Brest sous le soleil... mais également dans les fumées oranges d’un fumigène accidentellement percuté par une aussière lors de la manœuvre d’appareillage - l’occasion d’images originales ! Le manque de vent nous oblige à sortir du goulet au moteur puis d’engaîner le chenal du Four avec un bon courant qui nous aide. Une fois clair de ce passage resserré, nous pouvons envoyer toute la toile pour profiter d’un léger vent de Nord-Ouest.
Dans la nuit, le vent fraîchit mais nous permet de faite route directe sur la baie de Falmouth. Après un virement vent devant en fond de baie, il ne nous reste plus que 15 minutes de moteur à faire pour nous abriter des 40 noeuds de vent et passer une nuit paisible. Au Shipwright Pub, les navigants échangent leurs premières impressions de la voile carrée et des vitesses à 2 chiffres que la plupart d’entre eux n’avait pas imaginé !
Le 7 avril au matin les vents sont toujours à l’Ouest et établis à 35/40 noeuds. Nous appareillons sous voile et après une confortable journée au portant à plus de 9 noeuds de moyenne, il nous faut encore utiliser la machine pour mouiller à l’abri, à portée de touline des pubs de Brixham.
L’appareillage du 8 au matin se fait à la voile mais un peu curieusement, car le courant assez fort est exactement opposé au vent qui, lui, a bien molli. Ce n’est pas tout à fait le cas d’école, simple, dont nous avions expliqué la théorie la veille. Cette journée est la première vraiment ensoleillée et cette fois, c’est la température qui est, enfin, à 2 chiffres.
En soirée puis en nuit, un front nous apporte à nouveau pluie, vent et fraîcheur ; le courant est particulièrement fort avec des coefficients de marée de 118, il nous faut donc virer de bord plusieurs fois. Au matin, avec les courants contraires et malgré le vent bien établi au Sud-Ouest, nous sommes obligés "d'appuyer" avec la machine pendant 01h30 et c'est à 18h45 que nous embarquons le pilote. Au bout du chenal des Buharats, le sas nous attend, peuplé de nombreux curieux. A presque 20h00, nous sommes accostés au pied des remparts sur le quai Saint-Louis, juste sur l'arrière du grand voilier allemand Alexander von Humbol II.
© Dominique LEPAGE
© Guillaume QUERE
© Myriam VILLERT
© Myriam VILLERT