Dans la série des métiers exercés par la Fondation, il y a celui de la maintenance du trois-mâts. Comme tous navires, et le Belem n’échappe pas à la règle, après le temps de la navigation suit le temps de l’hivernage consacré au bon entretien du navire mais aussi aux grands travaux. La fondation ne possède pas au sein de son équipe permanente, les compétences requises pour suivre un tel chantier. Aussi, elle fait appel à une entreprise spécialisée : la Compagnie Maritime Nantaise, armateur, propriétaire et gestionnaire de navires. David Blouin, super intendant au sein de la compagnie, suit l’entretien du Belem depuis onze années. Il nous livre les secrets de son métier en répondant à deux questions :
FB : Quels sont les grandes étapes de l’entretien d’un navire ?
L’entretien d’un navire est une préoccupation quotidienne, partagée par son capitaine et l’ingénieur d’armement qui le suit. Il n’est pas rare que l’on doive intervenir en cours de saison pour changer ou réparer une pièce en escale. Mais le gros de l’entretien s’effectue lors des périodes d’hivernage réservées spécifiquement à la maintenance. On peut distinguer deux types d’interventions : celles réalisées spécifiquement par l’équipage – tout au long de l’année et durant l’hivernage - et celles confiées à des entreprises extérieures et sous-traitants, notamment lors de l’arrêt technique où le navire est placé en cale sèche pour y effectuer son carénage.
FB : Quels sont les particularités du Belem ? Entretien-t-on un trois-mâts du 19ème siècle comme un autre navire ?
De par son grand âge, le Belem n’est pas un navire comme ceux d’aujourd’hui. Il conserve en partie sa structure d’origine – une coque en acier riveté - et les équipements propres à la navigation de la fin du 19ème siècle –vergues, phares carrés, points de tournages …. Autant dire que cela demande un entretien spécifique. La Fondation a fait le choix de conserver et développer à bord les savoir-faire uniques et traditionnels de la marine à voile. Un maître charpentier est toujours embarqué et, depuis peu, les voiles traditionnelles sont réparées à bord par l’équipage qui a été formé et sait manier avec dextérité une machine à coudre acquise récemment. Cet hiver, la réfection des amarrage plats, qui n’avaient pas été refaits depuis 7 ans, est prise en charge directement par l’équipage. Et le rôle de cet l’équipage est fondamental dans la pérennisation de ces savoirs faire, une transmission motivée par l’affection que porte chaque marin au navire. La difficulté dans l’entretien de Belem, comme dans tout monument historique, est de savoir anticiper techniquement et financièrement les mauvaises surprises pour le navire puisse naviguer en toute sécurité et satisfaction de l’équipage et des stagiaires. Par ailleurs, et depuis plusieurs années maintenant, la Fondation Belem, avec le soutien de la Direction Régionale de la Culture et les collectivités locales nantaises, restaure le patrimoine présent à bord. Cette année, les travaux seront particulièrement emblématiques puisqu’ils concerneront les boiseries du grand roof. Elles seront restaurées par les Ateliers de la Chapelle, ébénistes habilités à intervenir sur les Monuments Historiques par le Ministère de la Culture.