Dimanche 10 juin.
Durant le quart de nuit à 4 h, une trouée dans les nuages, laisse brièvement entrevoir les étoiles que nous apercevons pour la première fois depuis plusieurs jours.
Un petit oiseau nautique aux pattes palmées, nous rend visite sur le bateau et se laisse observer volontiers. Pas de wikipedia ici, mais un « livre des oiseaux nautiques » nous apprend qu’il s’agit d’un océanite tempête. Il vient rejoindre un moineau déjà égaré parmi nous depuis hier que nous avions affectueusement surnommé « Pimouse » (Petit mais costaud !).
Vient ensuite le petit déjeuner dominical agréablement amélioré, de pains au chocolat tout chauds et moelleux. Caroline et Arnaud, nos talentueux cuisiniers, nous gâtent vraiment ! <3
Contrairement à l’envolée d’hier, en raison d’une météo capricieuse, nous sommes de nouveau ababouinés: sans vent, nous n’avançons plus.
Il nous faut patienter. Attendre, pour la plupart d’entre nous n’est pas chose aisée. Nos repères sont modifiés et nous sommes impuissantes face aux éléments. Notre voyage est aussi une leçon d’humilité et nous contraint d’aborder les choses sous un autre angle.
Mais le Capitaine, très rassurant comme toujours, nous indique que rien n’est perdu, puisque le Morgenster, notre principal concurrent, ayant opté pour une autre stratégie, serait toujours à notre portée. Toujours dans son désir de nous accompagner dans l’apprentissage du Belem, le Capitaine s’improvise brillamment en maître de conférence, pour nous conter l’histoire de la marine du XIXème siècle et plus particulièrement celle de notre magnifique navire.
Celui-ci a été mis en mer, pour le première fois le 10 juin 1896. Et oui, nous sommes les heureuses privilégiées qui fêtons les 122 ans de cette merveille, à bord. « Joyeux anniversaire Belem ! » Pour l’occasion, nous nous voyons offrir pour cette célébration, un délicieux smoothie frais. Les dernières téméraires s’essaient à l’ascension du grand phare à 35 m, défiant ainsi leurs peurs. Un beau dépassement de soi. Quelle fierté !