En pleine effervescence, pendant les fêtes de la Saint Jean, le port de La Corogne a accueilli nos 36 nouveaux navigants pour embarquer à bord du Belem. Nous appareillons dans la matinée du dimanche 24 juin 2018, sous un beau ciel dégagé. Après être remonté vers le nord pour trouver un peu de vent d’Est, nous avons établi ensemble les voiles du trois-mâts jusqu’à ce que celui-ci se retrouve toutes voiles carrées dehors. Les navigants ont la chance d’admirer le navire de son annexe afin d’avoir un point de vue extérieur.
Nous passons la première nuit sous voiles, faisant une route au Sud et nous effectuons notre premier virement de bord lof pour lof dans un brouillard à couper au couteau, bercés par le son de la corne de brume. Après avoir participé au nettoyage du navire, les navigants carguent toutes les voiles et le Belem mouille dans la « Ria de Camarinas » pour que chacun puisse aller se dégourdir les jambes et profiter des paysages de la pointe ouest espagnole. Un appareillage à la voile en fin d’après-midi permettra de nous mettre en appétit pour le repas du soir. La nuit du lundi 25 au mardi 26 juin se déroule au moteur, sous une lune montante et l’équipage en profite pour apprendre aux quelques courageux présents sur le pont les différences entre les feux de navigation des navires aperçus dans le dispositif de séparation de trafic du Cap Finisterre. La cloche est piquée entre les deux services de midi pour annoncer les trois maillons au guindeau dans l’ « Ensenada de Langosteira » ou crique aux langoustes, dans la baie du célèbre Cap Finisterre. L’après-midi est libre, ballades, baignades, on se désaltère ou l’on bénéficie du calme du mouillage en fonction des envies. Le départ est programmé pour après le diner et malgré la digestion commencée, les voiles sont hissées une à une pour quitter le mouillage à la voile et se déplacer lentement en direction du sud.
Dans la matinée du mercredi 27 juin, les voiles sont carguées et on apprécie les paysages locaux en entrant dans la « Ria de Arousa », longeant « las Islas Ons », puis la « Ria de Vigo », tous ces lieux étant des parcs nationaux. Parallèlement, les navigants découvrent les joies du travail en hauteur des gabiers en effectuant une première ascension dans la mature. A la sortie du « Canal del Sur » de Vigo, un vent du nord nous pousse à établir de nouveau les voiles pendant quelques heures pour continuer de descendre vers le sud. La nuit est calme au moteur, ceux qui font le quart profitent de la nuit éclairée par la quasi pleine lune. Le vent se lève tout doucement et nous jouissons de cette nouvelle occasion pour stopper les moteurs et établir encore une fois les voiles. Les navigants qui le souhaite montent de nouveau dans les mâts mais jusqu’à la vergue de cacatois cette fois-ci, avant de se laisser bercer par un historique du navire présenté par le capitaine. Tous deviennent incollables sur le parcours du plus ancien trois-mâts barque français.
C’est en début d’après-midi du vendredi 29 juin que nous faisons notre entrée dans le Tage. Le pilote embarque et sur ses conseils et ordre du capitaine, le Belem passe sous le pont du 25 Avril et accoste dans le bassin Alcantara. Vous aurez bien entendu aperçu la tour de Belem sur la rive nord du fleuve quelques milles avant.
Nous avons parcouru 540 milles dont 170 à la voile. Nous avons effectué deux appareillages à la voile et deux « lof pour lof ». Le Belem remercie ses navigants de l’avoir mené à bon port.