Interview du capitaine de frégate Éric Brothé, directeur de l’École des mousses
Pourquoi les mousses embarquent-ils à bord du Belem ?
Les 237 jeunes de la nouvelle promotion des mousses de la marine vont embarquer 3 jours consécutifs à bord du Belem début octobre 2021, soit une quinzaine de jours après leur rentrée. L’objectif est de les faire vivre en équipage au tout début de leur formation. Ils vont ainsi être confrontés à la réalité de la mer et son environnement. Ils expérimenteront la promiscuité à bord d’un navire à la mer et apprendront les règles et usages de la vie en collectivité. Ils vont acquérir des notions élémentaires de navigation à voile, de matelotage ou de vocabulaire maritime, issues du monde civil : parfait complément à la formation délivrée par l’école, tant en matière de savoir-être que de savoir-faire.
Qui sont les mousses, d’où viennent-ils et quel est leur avenir ?
Les mousses sont recrutés entre 16 et 18 ans, après la classe de 3ème, avec de solides motivations pour la Marine. Les niveaux sont hétérogènes, certains en difficultés scolaires ou sociales, d’autres ne désirant pas faire autre chose que passer par les mousses ou encore démarrer sans attendre leur vie professionnelle : un ensemble d’une richesse sans pareil. Un an et demi après leur arrivée à l’École des mousses, 80 % d’entre eux signeront un contrat d’engagement de 4 ans de quartier-maître de la flotte et se spécialiseront au sein d’une école professionnelle. La gamme des métiers s’est étendue au fil du temps et les mousses peuvent désormais prétendre à neuf métiers, répondant à la majorité des secteurs d’un navire : passerelle, pont, restauration, pont d’envol, maintenance aéronautique, systèmes d’information et de télécommunication, fusilier marin, systèmes de combat, machine.
Sur quels principes repose la formation délivrée l’école des mousses ?
Si l’on ne devait retenir que quelques objectifs de cette école, la confiance en soi retrouvée, la rusticité et la fidélisation sont autant de moteurs qui permettront aux mousses de gravir les marches de l’escalier social. À nous de les en convaincre, de les suivre, de les aider, à eux de mettre les ingrédients pour y parvenir et donner vie à leurs rêves. Et quelle belle occasion que ces stages d’embarquement à bord d’un bateau aussi prestigieux que le Belem pour faire ses gammes de marin.