Le vice-amiral (2S) Nicolas Bezou représente le ministère des armées au conseil d'administration de la fondation Belem depuis l'automne 2020. Après 39 ans dans la marine, il a quitté le service actif en juillet 2020. Il était alors adjoint au directeur du personnel de la marine et plus particulièrement en charge de la direction des écoles et de la formation.

Que représente le Belem pour le monde maritime en général et pour la Marine Nationale en particulier ?  

J'ai eu le bonheur de naviguer à bord de ce magnifique navire à l'automne 2012 quand je commandais le Centre d'Instruction Navale de Brest, à l'occasion de l'embarquement de la promotion de l'école des mousses d'alors. A cette occasion, j'ai même eu le plaisir de dormir dans la cabine de l'armateur. La mer est un milieu de beauté et, s'il ne faut pas être nostalgique, nous ne sommes plus au temps de la marine à voile, le Belem est un élément de cette beauté. Aucun marin ne reste insensible quand, à la mer, il croise le Belem.

Qu’est-ce que le Belem a de si particulier, qui en fait un fleuron du patrimoine français ? Et quels sont aujourd’hui les liens entre le Belem et la Marine Nationale ?

Le Belem, c'est un élément majeur de notre patrimoine maritime connu de tous les amoureux de la mer. Le Belem, c'est un emblème de ce choix de vie que font les marins d'aller vivre sur la mer. Par ailleurs, la voile reste la meilleure école d'apprentissage de la mer.

Dans nos écoles, la voile est largement pratiquée ; elle est très formatrice sur deux plans : l'apprentissage de la mer, du vent, des embruns, des courants et l'apprentissage de l'esprit d'équipage. Naviguer à bord du Belem, c'est comprendre que la mise en œuvre d'un tel navire est le résultat d'une action collective. C'est comprendre ce qu'est un équipage. Naviguer à bord du Belem, en automne, en Bretagne, c'est une école de vie, c'est une école d'humilité. C'est pourquoi, nous nous efforçons, à la Marine Nationale, de faire naviguer régulièrement nos jeunes mousses pour une durée significative à bord du Belem. C'est un moment important où ils prennent conscience de leurs limites (là, il n'y a plus de « cadors »), du besoin d'apprendre, du besoin de se tenir les coudes.