1/ Quel a été votre parcours ?
Architecte de formation et de métier, je me suis très vite spécialisé dans la restauration du patrimoine au sein de cabinets d’architectes. Lauréat du concours d'architecte-urbaniste de l'Etat, je me suis ensuite mis à son service. D’abord en tant qu’architecte des Bâtiments de France, puis conservateur. De 2005 à 2021, j’ai été nommé conservateur régional des Monuments Historiques à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne de 2005 à 2021. Chef de service de l’Etat, j’ai mis en œuvre les politiques nationales en m’adaptant en permanence aux évolutions réglementaires et budgétaires et en tenant compte des particularités du patrimoine régional. J’ai ainsi contribué à l’achèvement du programme de restauration de la cathédrale de Quimper, la restitution du couvrement de la rotonde Renaissance de la cathédrale de Vannes ou la restauration du château de Brest et de la citadelle de Port-Louis.
2/ Que vous évoque le Belem ?
En tant que spécialiste des Monuments Historique, le Belem représente l’un des tout premiers bateaux classés en France en 1981. La politique culturelle de l’époque allait en faveur de la protection du patrimoine maritime.
En tant qu’amoureux du patrimoine, quand je pense au Belem, je pense aux grands bateaux à voiles et à coque en acier, à ces voiliers qui rendent un paysage extraordinaire, à ces bateaux d’exception qui nous plongent dans l’histoire de la grande marine à voile.
3/ En tant que nouvel administrateur, que souhaitez-vous apporter à la fondation Belem ?
J’aimerais mettre à profit de la fondation mon expertise en tant que généraliste du patrimoine ainsi que des outils permettant d’émerger davantage, même si le Belem représente déjà une exception et un modèle dans l’univers maritime français.
4/ Les ministères de la culture et de la mer, vous ont récemment nommé pour valoriser et faire connaître le patrimoine maritime français : quel pourrait y être le rôle du Belem, selon vous ?
Dans le rapport que je dois rendre en 2022 à ces deux ministères, le Belem sera, sans conteste, l’emblème du fleuron du patrimoine français. Je me suis très vite rendu compte de la difficulté majeure de la Fondation Belem à continuer à faire naviguer le Belem. C’est, depuis le début des années 80, un projet très ambitieux. Les présidents et administrateurs successifs ont réussi à prolonger les navigations du trois-mâts. Continuer de faire naviguer un tel navire implique un crédit de fonctionnement très important en entretien, en restauration et en temps homme. C’est grâce à un modèle économique très performant et une gestion du bateau très saine que la fondation y parvient. D’un côté, le mécénat historique des Caisses d’Epargne qui dure depuis 40 ans. De l’autre côté, des recettes d’exploitation grâce à un programme ambitieux, associée à un budget maîtrisé. Le Belem, comme un symbole de réussite en la matière, apparaîtra dans mon rapport aux ministères.