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imagination. En lançant cet appel, la fondation Belem était loin d’imaginer un tel engouement : pas moins de 57 participants ont réussi, en quelques jours seulement, au cœur du confinement historique d’avril 2020, à écrire 143 pages de qualité. Quel émerveillement de mesurer la puissance évocatrice de ces cinq lettres B E L E M sous forme de rimes, de récit de navigation, de nouvelle historique, de conte fantastique... Cette initiative originale de la fondation Belem a démontré que le trois-mâts était une véritable source d’inspiration, un booster de créativité et un formidable révélateur de talents. UN RECUEIL POUR CONSIGNER LA CRÉATION LITTÉRAIRE ET PICTURALE C’est le président du jury du concours, Yann Queffélec qui a eu l’idée de publier, sous forme de recueil, les découvertes littéraires suscitées par le concours d’écriture. Ce livret est la trace indélébile, l’empreinte artistique de cette année blanche pour le Belem, une année sans navigation, l’année du confinement et de la pause imposée. Mais une année tellement riche en surprises, talents et émotions. Ce recueil se devait d’être plus qu’un bel objet, le livre qu’on laisse traîner bien en évidence afin de le feuilleter à tout moment. Il nous fallait des illustrations inédites, réalisées à bord du navire, immobilisé à Saint-Nazaire. Anne Smith, Marc Berthier et Jacques Rohaut, trois peintres officiels de la Marine ont choisi de consacrer trois jours de leur été pour peindre le Belem et rythmer les textes choisis d’une vingtaine d’oeuvres originales. TROIS PEINTRES OFFICIELS DE LA MARINE ILLUSTRENT LE BELEM EN CONFINEMENT Anne Smith est peintre, voyageuse et sculptrice. Elle aime travailler au cœur de l’action sur le pont des bateaux, au fond d’une cale sèche. Au retour d’un périple polaire à bord d’une goélette de la Marine nationale, elle signe seule L’Étoile au soleil de minuit : le récit d’une peintre embarquée (éd. Ouest-France 2019). Skipper confirmé, Marc Berthier a été équipier de grands navigateurs, dont Éric Tabarly. Illustrateur du fameux calendrier Voiles et Voiliers, revue qu’il co-fonde en 1970, il a collaboré au meilleur de la presse nautique et signé plus de 300 couvertures et une soixantaine d’ouvrages. Jacques Rohaut a mené une double carrière de peintre et d’avocat parisien jusqu’en 2010. Bénéficiant de l’émulation artistique de « l’École d’Étampes », il enchaînera les expositions personnelles et enverra ses œuvres aux salons en province et à Paris. La vie judiciaire inspire aussi son art : en 2017, il est invité un an durant au 36 quai des Orfèvres pour croquer avant son déménagement le mythique siège de la PJ parisienne et ses occupants. Il est administrateur de la fondation Belem. Aidez la fondation Belem à se relever d’une crise sans précédent On pourrait penser qu’un navire qui ne navigue pas ne s’abîme pas... C’est peut-être vrai pour les voiles ou les ornements en bois sculptés qui n’ont pas subi l’usure saisonnière habituelle, mais c’est faux pour tout le reste. Le Belem souffre du manque d’entretien courant dû à un effectif réduit à son strict minimum. La fondation Belem n’a en effet pas eu d’autre choix que de diminuer drastiquement la charge de personnel navigant pour sauver financièrement le projet d’une année sans recette. Or, certains travaux d’entretien courant – la peinture, le vernissage des caillebotis, des mains courantes, des balustres de la dunette, le galipotage des cordages, le réglage et l’équilibrage du gréement – nécessitent temps et main d’œuvre soutenue, ce temps de travail manuel si précieux qui a tant manqué à bord, faute de suffisamment de marins. Enfin, le Belem, confiné au bassin de Penhoët à Saint-Nazaire, a subi un double phénomène : le phénomène d’étuve tout d’abord, en raison des très fortes chaleurs estivales, loin des embruns marins : sa coque s’est dilatée, les bois se sont rétractés très vite, atteignant l’étanchéité des joints du pont supérieur et provoquant des infiltrations d’eau de pluie, notamment dans les cabines positionnées sous la dunette. Et le phénomène de parc aquatique en eau salée avec accumulation de moules au niveau des vannes d’aspiration et de refoulement d’eau de mer. Bref, le Belem souffre terriblement d’un entretien insuffisant. L’étanchéité du pont est à refaire, la coque à nettoyer... Nous avons besoin de dons conséquents et d’une mobilisation sans précédent pour étoffer la main d’œuvre cet hiver et combler son retard d’entretien : une condition pour que le Belem reprenne la mer au printemps 2021. Invité Jean-Michel Loyer-Hascoët, chargé du patrimoine au ministère de la Culture La situation particulière de la fondation Belem en 2020 est représentative de celles des associations et des Monuments Historiques en France. Ils ont dû se priver - temporairement - d’un contact direct avec leurs publics habituels. D’étonnantes initiatives ont vu le jour un peu partout sur le territoire. Ces opérateurs culturels ont inventé de nouvelles formes d’accès à la richesse patrimoniale de notre pays et de transmission de ces connaissances, que ce soit des visites virtuelles, des retransmissions de spectacles vivants filmés, des lectures, des témoignages... Le besoin de partager a démultiplié leur créativité. Le concours d’écriture de la fondation s’inscrit dans ce foisonnement d’initiatives qui ont marqué le monde de la culture en 2020. Je ne peux que les encourager et reconnaître leur caractère remarquable. EN COURS Le remplacement du semi La restauration du petit Début juillet, le Belem a retrouvé son misainier. Une restauration réussie, menée de mains de maître par l’association nantaise La Cale 2 l’Île. rigide est financé au 2/3 : encore quelques dons complémentaires attendus pour un investissement programmé printemps 2021. roof a déjà recueilli près de 720 dons. Les travaux devraient être lancés hiver 2021-2022. RETROUVEZ TOUS LES PROJETS À FINANCER SUR FONDATIONBELEM.COM, RUBRIQUE FAIRE UN DON.