Une navigation idéale pour ceux qui aiment brasser, choquer, dérabanter, avec des vents plutôt portants, un trois-mâts qui a donné le meilleur de lui-même au large des côtes bretonnes et normandes et, sous le commandement de Michel Pery, un équipage et des stagiaires qui n'ont pas chômé à la manœuvre !
Il faut dire qu'avec des vents qui ont atteint jusqu'à 50 nœuds, tout le monde avait de quoi faire et tout le monde a exprimé sa satisfaction, à commencer par les stagiaires dont beaucoup cette année ont eu leur première expérience de ce qu'est la vie à bord d'un trois-mâts barque de 110 ans. Le Belem a navigué de Dunkerque à St Nazaire, alternant les stages et les privatisations â sur cette période d'un mois, explique le commandant Péry « nous n'avons consommé que 6m3 de gasoil sur les 40m3 que contiennent les cuves â à titre d'exemple, une consommation de 8m3 représente déjà un très bon mois de navigation à voile... » Et le Commandant d'évoquer un moment fort d'apprentissage de la manœuvre d'un navire à voile : l'entrée exiguë du bassin Bérigny à Fécamp, négociée à la satisfaction générale.
Naviguer sur un bâtiment comme le Belem, conçu pour de longues campagnes en pleine mer, c'est aussi redécouvrir le savoir-faire qui permettait de vivre, et de survivre, sans aide extérieure : la vergue du petit perroquet ayant été cintrée au cours d'une manœuvre en août dernier et en attendant son remplacement en octobre, la voile du petit cacatois n'était pas établie ; l'équipage a donc profité d'un mouillage au large d'Alderney pour descendre la vergue du petit cacatois à la place de celle du petit perroquet. Mais, faute de barillet ad hoc, il a fallu immobiliser cette vergue habituellement volante. Le tout sous une pluie battante... et au prix de quelques rhumes ; mais le résultat en valait la peine « cela nous a même permis, précise Michel Péry, d'ajouter une nouvelle expression au vocabulaire de marine : le tout petit perroquet fixe » !
de rapprochement et de dialogue. »
C'est à l'issue de ce voyage, en quittant le Belem à Cherbourg, que Michel Pery a emporté ces images avec lui en allant se ressourcer quelques jours dans son Pays Basque natal avant de repartir en mission maritime à bord de l'Eider, cargo de la Compagnie Maritime Nantaise dont il est le commandant titulaire.