Caractéristiques techniques
Jean-Pierre Boin, 56 ans
Commandant du Trois-mâts Belem de 2003 à 2007.
Se nourrit : essentiellement de café en entrée, de café en plat de résistance, et de café-clope au dessert. Entre temps, dévalise les réserves de cornichons et d'olives du Belem.
Garde-robe : bermuda à pince par tous les temps (même en Mer du Nord à Oslo par 10°C), chaussures de bateau multicolores les jours de fêtes, spencer pour les soirées de gala, galons des pilotes d'Air France le reste du temps.
Collectionne : les tasses à café blanches en plastique (plus d'une dizaine !), qu'il expose avec élégance dans tout lieu idéalement stratégique à bord du Belem ; est également adepte des lunettes de soleil noires.
Signe particulier : un Jean-Pierre Boin peut en cacher un autre...
Jean-Pierre Boin, 56 ans
Commandant du Trois-mâts Belem de 2003 à 2007.
Se nourrit : essentiellement de café en entrée, de café en plat de résistance, et de café-clope au dessert. Entre temps, dévalise les réserves de cornichons et d'olives du Belem.
Garde-robe : bermuda à pince par tous les temps (même en Mer du Nord à Oslo par 10°C), chaussures de bateau multicolores les jours de fêtes, spencer pour les soirées de gala, galons des pilotes d'Air France le reste du temps.
Collectionne : les tasses à café blanches en plastique (plus d'une dizaine !), qu'il expose avec élégance dans tout lieu idéalement stratégique à bord du Belem ; est également adepte des lunettes de soleil noires.
Signe particulier : un Jean-Pierre Boin peut en cacher un autre...
cdtjpb... ???
7h15. Lunette sur le front ou sur le nez, « clope au bec » et mug de café à la main, le commandant Jean-Pierre Boin arpente le pont du Belem : « Bonjour monsieur le « couisinier » ! » lance-t-il à Lionnel le cuistot. Ce n'est qu'un début. Cet homme au sourire ironique, au regard insondable, se plait à titiller ses interlocuteurs. Mais gare à celui qui prendrait la chose au premier degré !
Car il cache bien son jeu, le concombre masqué... Il s'était lui-même surnommé ainsi, un soir qu'il échangeait avec le secrétaire général de la Fondation, se dévoilant finalement peut-être plus qu'il ne l'aurait voulu... Il signait toujours ses emails par un « cdtjpb » laconique et mystérieux. Cultivant son personnage énigmatique à l'extrême, il ne se dévoilait que par bribes, et en de rares, très rares occasions : seuls ceux qui ont mérité sa confiance ont pu apprendre à le connaître mieux.
Pourtant, si l'on est bien attentif, on se rend compte qu'il a laissé (volontairement) plus d'un indice sur sa route, laissant deviner, à celui qui saurait comprendre, le pitre qui sommeillait en lui... C'est ainsi qu'il agrémentait chaque jour le bulletin météo d'une petite phrase humoristique piquée à l'almanach du marin breton ou au dictionnaire Bonnefoux, glissant quelques jeux de mots subtils dans le programme de la journée.
Car ce qu'il aime par-dessus tout, c'est tester les gens et leurs réactions ; c'est comme ça qu'il a débarqué un matin sur le pont, chaussé, l'air de rien, mais l'œil aux aguets, d'une chaussure de bateau verte et d'une autre rouge ; les chaussures « bâbord/tribord » du commandant Boin étaient nées. Poussant la subtilité plus loin encore, il tenta même l'expérience avec ses chaussettes...
Animé d'un sens de l'autodérision parfait, il refusait toujours à Lionnel ses desserts, déclarant fièrement : « Jamais de glucose pour mon corps d'athlète ! ». Et, s'excusant parfois d'une (rare) faiblesse professionnelle : « Vous comprenez, je n'ai pas l'esprit marine marchande », expression qu'il avait retenue d'un directeur d'armement souvent exaspéré !
7h15. Lunette sur le front ou sur le nez, « clope au bec » et mug de café à la main, le commandant Jean-Pierre Boin arpente le pont du Belem : « Bonjour monsieur le « couisinier » ! » lance-t-il à Lionnel le cuistot. Ce n'est qu'un début. Cet homme au sourire ironique, au regard insondable, se plait à titiller ses interlocuteurs. Mais gare à celui qui prendrait la chose au premier degré !
Car il cache bien son jeu, le concombre masqué... Il s'était lui-même surnommé ainsi, un soir qu'il échangeait avec le secrétaire général de la Fondation, se dévoilant finalement peut-être plus qu'il ne l'aurait voulu... Il signait toujours ses emails par un « cdtjpb » laconique et mystérieux. Cultivant son personnage énigmatique à l'extrême, il ne se dévoilait que par bribes, et en de rares, très rares occasions : seuls ceux qui ont mérité sa confiance ont pu apprendre à le connaître mieux.
Pourtant, si l'on est bien attentif, on se rend compte qu'il a laissé (volontairement) plus d'un indice sur sa route, laissant deviner, à celui qui saurait comprendre, le pitre qui sommeillait en lui... C'est ainsi qu'il agrémentait chaque jour le bulletin météo d'une petite phrase humoristique piquée à l'almanach du marin breton ou au dictionnaire Bonnefoux, glissant quelques jeux de mots subtils dans le programme de la journée.
Car ce qu'il aime par-dessus tout, c'est tester les gens et leurs réactions ; c'est comme ça qu'il a débarqué un matin sur le pont, chaussé, l'air de rien, mais l'œil aux aguets, d'une chaussure de bateau verte et d'une autre rouge ; les chaussures « bâbord/tribord » du commandant Boin étaient nées. Poussant la subtilité plus loin encore, il tenta même l'expérience avec ses chaussettes...
Animé d'un sens de l'autodérision parfait, il refusait toujours à Lionnel ses desserts, déclarant fièrement : « Jamais de glucose pour mon corps d'athlète ! ». Et, s'excusant parfois d'une (rare) faiblesse professionnelle : « Vous comprenez, je n'ai pas l'esprit marine marchande », expression qu'il avait retenue d'un directeur d'armement souvent exaspéré !
Mais surtout, un vrai commandant
De l'avis général, Jean-Pierre Boin a été un « vrai » commandant : acharné au travail, d'une conscience professionnelle maniaque, il a su conquérir son équipage grâce à une grande humanité, et une véritable écoute. Disponible pour tous, il a obtenu leur respect et parfois même leur affection : c'était « un compagnon agréable et malicieux », « dévoué pour l'équipage », ils ont apprécié son « calme et sa confiance ». Même si ça ne s'est pas fait tout seul...car, un jour de 2004 qu'il fut inspiré, il décréta le Belem « bateau sec ». Cet avant-gardisme qui avait fait bien des vagues à l'époque est aujourd'hui passé dans les mœurs. Il est comme ça Jean-Pierre : c'est lui qui commande, point.
Le Belem avait aussi connu le capitaine peinture, sous le lointain commandement de Chauvelon... Jean-Pierre Boin, en homme de son temps, a ouvert une nouvelle ère : celle du Miror. Grand aficionado du cuivre rutilant, le navire n'a jamais autant brillé que sous son commandement, et les stagiaires autant usé d'huile de coude !
Véritable caméléon, il savait s'adapter à toutes les situations, passant avec une aisance déconcertante de son rôle de marin à celui de représentant de la Fondation auprès des autorités et des médias, qu'il mettait sous son charme en quelques phrases bien tournées. Il savait faire confiance, et inspirait lui-même la confiance : la Fondation a trouvé en lui un remarquable partenaire de travail, rigoureux, exigeant, passionné. C'est lui qui a fait entrer l'informatique à bord du Belem, passant du tableau Velléda au vidéoprojecteur pour retenir l'attention des stagiaires lors de ses fameuses « causeries », au cours desquelles il répondait sérieusement aux questions les plus saugrenues avec un aplomb déconcertant.
Enfin, et surtout, c'est un vrai marin, manœuvrier hors pair (héritage certain de la Marine nationale), amoureux de la voile, il a profondément aimé le Belem.
Aujourd'hui, dans une dernière pirouette dont lui seul a le secret, il a quitté le trois-mâts, surprenant tout le monde, à commencer par l'équipage et la Fondation. Mais on lui pardonnera cette dernière fantaisie, ne pouvant s'attendre à moins de la part du concombre masqué !
Bon vent, commandant !
Bon vent, commandant !