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Charles Raffin Caboisse : nouveau bosco, vieille connaissance du Belem

vendredi, 12 mars 2010 01:00
Bon vent Pépé...salut Charly ! Suivant le départ à la retraite de Guy Le Vu – dit Pépé,  Charles Raffin Caboisse – dit Charly – vient d'être nommé bosco à bord du Belem, sur lequel il va entamer sa 7e saison de navigation. Ardéchois de naissance, officiellement domicilié à Nîmes, Charly est pourtant, à 30 ans, un navigateur expérimenté, un fendu de la marine à voile... et un garçon qui sait mener sa barque dans la direction qu'il a choisie.
 
Depuis Aubenas, Ardèche, jusqu'au pont du Belem en passant par Nîmes, votre parcours n'est pas des plus classiques pour un marin...
J'ai vécu mes premières années en Ardèche, puis dans une ferme près de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, où ma mère élevait des chèvres. Là j'ai appris le rapport avec  la nature, les animaux, avec des gens différents de ceux de la ville... Puis j'ai suivi ma mère qui s'est installée à Nîmes mais à 17 ans, j'ai rejoint en Bretagne mon père, artiste-peintre : il avait acheté un bateau, le Babar, sur lequel on a navigué pendant 2 ans. Puis mon père est parti faire le tour du monde à bord du Babar (1)  mais j'ai refusé de l'accompagner. Je voulais devenir navigateur professionnel alors j'ai préparé et passé en 2000 le brevet de Patron Plaisance Voile, devenant le plus jeune « PPV » de France ! J'ai tout de suite embarqué à bord du Renard, ancien cotre corsaire de St Malo qui accueille des stagiaires pour des sorties à la journée ou des voyages. Ensuite ce fut la Sainte Jeanne, un sloop d'Erquy (Côtes d'Armor) puis la Nébuleuse, basée à Paimpol, tous deux voiliers traditionnels devenus navires de croisière dans les eaux bretonnes. C'est en 2003, pendant l'hivernage, que j'ai posé ma candidature auprès de la Fondation Belem à la suggestion d'Eric Saint Plancat, alors Commandant sur le trois-mâts. J'ai reçu une réponse favorable et je suis arrivé sur le Belem en mars 2003.
 
Vous voilà alors gabier à bord du Belem... comment avez-vous vécu la  découverte de la vie et du travail sur un navire de cette dimension ?
J'avais croisé plus d'une fois le Belem, notamment dans les grandes manifestations maritimes et pour moi c'était le « must » de la voile traditionnelle, avec ce gréement si complexe – mais je me sentais prêt à naviguer sur un voilier de ce genre. Evidemment, habitué comme je l'étais à des petites équipes avec un fonctionnement assez souple, j'ai eu un petit temps d'adaptation pour intégrer la manière de travailler à bord. Il faut dire que j'arrivais avec une forte expérience de la voile, parfois davantage que certains de mes co-équipiers venant de la marine marchande, donc plus habitués à des bateaux contemporains. Dès le premier jour, je courais dans le gréement... Et puis j'ai été tout de suite à l'aise avec les stagiaires compte tenu de mes navigations précédentes. D'ailleurs si j'ai intégré ce métier, c'est aussi pour le plaisir du partage des connaissances, la démonstration du savoir-faire. J'ai beaucoup travaillé l'aspect pédagogique de mon métier. J'aime sentir que je sers à quelque chose, au même titre que le navire : faire découvrir et continuer à entretenir notre patrimoine maritime français. C'est très important.
Pendant ces 7 dernières années, j'ai appris à connaître le Belem « de la pomme du mât jusqu'à la quille » comme on dit. J'ai participé à de grandes navigations comme le tour de l'Irlande, le voyage en Scandinavie,  le retour du Québec...
 
Vous avez donc eu l'occasion de travailler sous l'autorité de votre prédécesseur, Guy « Pépé » Le Vu et de Patrice Cahérec, le Bosco en titre. Qu'avez-vous appris d'eux qui vous pourra vous aider dans nos nouvelles fonctions ?
Patrice m'a appris la patience. Depuis que je suis sur le Belem, je l'ai vu former une bonne vingtaine de nouveaux gabiers et à chaque fois il le fait avec la même attention, la même impartialité. J'ai été frappé aussi par le fait qu'il travaille très vite mais très bien. C'est aussi un excellent pédagogue, un exemple que j'ai suivi sans faire d'histoire.
Pépé était moins démonstratif, plus « cool », assez réservé, avec un humour exceptionnel. Ce n'était pas un bavard, c'est en le regardant faire qu'on apprenait plutôt qu'en attendant des explications.
L'un et l'autre m'ont beaucoup soutenu.
 
Comment envisagez-vous cette nouvelle étape que vous abordez et vos nouvelles responsabilités vis-à-vis de l'équipage comme du bateau ?
Avec pas mal de calme compte tenu des rapports amicaux que j'ai toujours eu avec mes camarades de travail. Evidemment, quand on passe maître d'équipage, il faut savoir acquérir le respect de ceux qui vous entourent.
Je suis plus préoccupé pour le moment par la perspective de la mise en route du Belem en début de saison. Là, en fin d'arrêt technique, il faut avoir le recul nécessaire pour imbriquer tous les éléments les uns dans les autres et s'assurer que tout sur le pont et dans le gréement sera en place pour la sécurité et le confort des stagiaires.
Ensuite je ne prendrai mon poste à bord qu'à la fin juin, pour la 2e période de navigation. Entre temps, j'irai « naviguer » sur les routes dans mon fourgon... Ou bien je m'occuperai de l'Association « Rêves sans Frontières » pour laquelle je suis skipper bénévole et qui emmène des enfants en difficulté scolaire ou sociale naviguer autour de l'Atlantique. A condition que les mécènes continuent à nous soutenir en ces temps de crise !

1) www.babarautourdumonde.fr (le père de Charly, Pierre Raffin Caboisse, est reparti pour un nouveau tour du monde !)
 
 
 

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