Le Trois-mâts Belem est le plus ancien grand voilier d’Europe. S’il est arrivé jusqu’à nous en si bel état, c’est grâce à ses propriétaires successifs de différents pays qui en ont pris grand soin. C’est surtout le cas du Duc de Westminster puis de l’Honorable Arthur Ernest Guinness auxquels la Fondation Belem souhaite rendre hommage.
Les 36 années de navigation sous pavillons britannique et du Royal Yacht Squadron furent placées sous le signe des travaux d’embellissement et de modernisation.
1914-1921 : le Duc de Westminster transforme le Belem en Yacht de luxe
A la veille de la Première Guerre mondiale, le Duc de Westminster, issu d’une des plus illustres familles d’Angleterre fait l’acquisition du Belem. Après quatre années d’aménagements intérieurs et extérieurs, le Belem était devenu un yacht de luxe ! Le Belem rejoint alors le Royal Yacht Squadron de Cowes, le plus prestigieux yacht club de Grande Bretagne dont le Duc de Westminster est un membre éminent. De 1919 à 1921, le Belem effectue de nombreuses croisières en Méditerranée ou le long des côtes britanniques et continentales.
1921-1951 : l’Honorable Arthur Ernest Guiness navigue au long cours avec Fantome II
En 1921, le Duc de Westminster vend le Belem à l’Honorable Arthur Ernest Guinness, vice-président des brasseries et grand amateur de navigation. C’est avec ce nouveau propriétaire britannique que le Belem prend le nom de Fantôme II. Il subit de nouvelles transformations afin de pouvoir naviguer au long cours dans des conditions toujours luxueuses. Sous pavillon britannique, le Belem passe pratiquement tout son temps en mer. L’été, il revient généralement pour les régates de Cowes ou des évènements prestigieux.
En 1937, Fantôme II traverse l’Atlantique jusqu’à Montréal puis Chicago et les Grands Lacs. Le retour de Québec jusqu’à Galway (2400 miles) s’accomplit en 10 jours - un temps record. Le Belem réalise son unique tour du monde, du 29 mars 1923 au 2 mars 1924, en empruntant le Canal de Panama et celui de Suez.
À la veille de la seconde guerre mondiale, le navire est désarmé à l’Ile de Wight où il demeure durant tout le conflit. Après la mort de son dernier propriétaire britannique, Ernest Guinness, le navire est acquis en 1951 par la Fondation Cini de Venise où le prestigieux yacht de luxe est transformé en navire école comme tant de grands voiliers à cette époque, fin d’une vie fastueuse sous pavillon britannique mais dont il conserve aujourd’hui, 60 ans plus tard, de nombreuses traces.
Un héritage britannique toujours présent !
Plusieurs transformations datant de cette période faste sont toujours visibles aujourd’hui et donnent au Belem son caractère. La dunette a été rehaussée et agrémentée d’une rotonde ornée de balustres de style victorien. Les bas-mâts en bois des mâts ont été remplacés par des bas-mâts en acier ce qui a permis au mât d’artimon de servir de cheminée pour l’échappement des moteurs. Enfin, le Belem conserve des aménagements intérieurs de cette époque en acajou de Cuba, le grand escalier à double révolution, la bibliothèque et le bureau de Capitaine.
Et 60 ans plus tard, les anglais vont retrouver le Belem !
« De par cette histoire britannique, la venue du Belem à Londres est une évidence pour la famille royale. Ce magnifique Trois-mâts a appartenu à deux très grandes familles, les Westminster et les Guinness, c’est pour nous une joie de pouvoir le retrouver et l’accueillir pour ces deux grandes fêtes que seront le Jubilé de la Reine et les 30ème Jeux Olympiques d’été. Grâce aux Britanniques, le Belem a connu sa période la plus faste et s’est vu transformé en un yacht de luxe aux équipements modernes. Aujourd’hui, c’est cet héritage qui donne au Belem son caractère. C’est pour nous, famille royale, l’occasion de revivre cette grande époque. Nous serons réunis sur le pont du Belem le 3 juin pour saluer notre Reine lors du défilé nautique sur la Tamise. Etre à bord d’un voilier français pour cette occasion, c’est tout un symbole dont nous serons fiers, célébrant ainsi l’amitié franco-britannique. Le Belem porte la marque du savoir-vivre britannique, nous l’avons façonné à notre image. » Lord Salisbury, président de la Thames Diamond Jubilee Foundation.
Pour le président de la Fondation Belem, Nicolas Plantrou, la venue du Trois-mâts à Londres est une belle opportunité : « Quand il y a un grand événement international qui mobilise la planète, nous essayons toujours d’être présents avec le Belem en tant qu’ambassadeur de la France. Nous étions à New York pour le centenaire de la statue de la liberté, au 400ème anniversaire de la Fondation de la Ville du Québec. Nous serons, je l’espère, à Venise en 2014 pour renouer avec son passé italien ou encore au Brésil pour les 120 ans du Belem en 2016.
Pour ce qui est de Londres, nous avons répondu favorablement à l’invitation de la Reine Elisabeth II pour célébrer l’amitié franco-britannique lors de son Jubilé puis aux Jeux Olympiques. La Fondation Belem présente ses meilleurs vœux à la Reine Elisabeth, à tous les citoyens britanniques et des Etats du Commonwealth et plus particulièrement aux marins et voiliers présents. »
Mécène historique de la Fondation Belem, la Caisse d’Epargne accompagne la venue du Trois-mâts sur ses escales londoniennes et participe activement aux événements mis en place pour le Jubilée mais aussi sur les Jeux Olympiques. Des représentants des Caisses d’Epargne seront notamment présent à bord le 3 juin pour suivre, aux côtés des membres de la Famille royale, la parade nautique sur la Tamise et saluer la Reine Elisabeth II.
La venue du Belem à Londres sera un moment fort à vivre pour son équipage et la Fondation.