Réveil matinal pour un quart de nuit sous les étoiles. Il est quatre heures, nos yeux mettent un peu de temps à s’acclimater à la pénombre, le vent est doux. A l’appel, il manque quelques filles : le mal de mer ne les a pas lâchées de la nuit. Nous pensons fort à elles en espérant qu’elles iront mieux lorsque le soleil se lèvera.
Mon groupe est à la barre. Quel sentiment incroyable que de sentir entre ses mains toute la puissance du Belem ! Après quelques manœuvres, le jour commence à pointer le bout de son nez et petit à petit on peut distinguer les traits fatigués mais heureux des stagiaires de quart.
Après le petit-déjeuner, nous sommes tous de ménage, certainement pas l’activité la plus réjouissante de la journée mais encore une fois le cœur y est. Nul ne rechigne à la tâche ! Un petit débriefe du commandant nous replonge dans l’esprit de la course. Le Belem a pris de la vitesse et se tient en bonne position !
Puis vient le moment tant attendu par tous, l’appréhension et l’excitation se mêlent sur le pont. Deux matelots gabiers amènent des baudriers, nous allons pouvoir monter au mât ! Les premiers stagiaires se lancent, ils grimpent dans les haubans. Certains ne sont pas très rassurés mais à chaque fois on peut lire dans leur regard cette envie de venir à bout de ce pari fou. Harnachée, les mains moites et le cœur qui bat à deux cent à l’heure, je monte. Plus je prends de la hauteur plus cette sensation de faire corps avec le bateau s’immisce en moi. On se sent fière d’être parvenu jusque là. Le bateau se dévoile devant nous dans toute sa splendeur, c’est magnifique !