Quart de nuit, la mer est calme. Nous nous relayons à la barre, le vent est mou ; nous avons perdu énormément de vitesse et notre d'avance sur la ligne d'arrivée. Une petite déception plane...
Heureusement que nous nous connaissons mieux : nous nous retrouvons sur le pont à la faveur du clair de lune pour échanger sur nos parcours et ce qui nous a amené ici, postières et étudiants. Nous commençons à nous faire à ce rythme tantôt calme, tantôt effréné. Nous arrivons à nous coordonner assez vite maintenant, et fonctionnons plutôt bien en équipe. Pour nos coéquipiers espagnols, portugais et anglais, une traduction entre nous est souvent organisée. C'est l'occasion d'apprendre de nouveaux mots et de découvrir nos collègues d'Europe !
Après le quart, pas le temps de dormir : nous enchaînons sur le poste de propreté puis sur un tour en zodiac pour voir le bateau de l'extérieur.
L'après midi est consacrée à la montée du cacatois, la voile la plus haute du mât, ou à la récupération pour les autres. Puis le capitaine nous offre l'historique du Belem : 2 heures de l'histoire épique de notre navire. Nous en ressortons enchantés et fiers de faire partie de l'histoire de notre navire centenaire !
En fin d'après-midi, l'équipage nous fait la surprise de nous organiser un moment de convivialité sur le spardeck et nous annonce que nous avons rattrapé 1h de retard :nous reprenons de la vitesse ! Liesse générale ! Nous réfléchissons déjà à l'arrivée en fanfare que nous voulons organiser pour Cadix.
Une journée bien pleine se termine déjà. Ce soir nous entamons nos derniers quart de nuit... Sûrement les plus beaux : la nuit nous offre un ciel féérique comme nous n'en avons jamais vu. Tanguy, un des Officiers, nous donne un cours sur les étoiles et la voie lactée. Puis nous enchainons nos différents postes de travail en musique et en rire avec Géraldine, notre chef de tiers, portés par le vent .
Ce soir, il n'y a plus de différences entre nous. C'était sans doute la nuit la plus mémorable du voyage...
Ludmilla Pain