Dès l’annonce du premier confinement, la fondation a compris qu’elle allait être privée de recettes commerciales: tout d’abord les recettes de ses cinq premières navigations, puis très vite celles des cinq navigations suivantes… Au final, c’est l’ensemble de ses recettes de l’année qui se sont envolées. On ne sait pas naviguer à bord du Belem en opérant de la distanciation sociale. Or la fondation ne peut équilibrer son budget sans recette. Alors, la seule solution pour garder la tête hors de l’eau, était de réduire au maximum les charges d’exploitation et tenter de survivre grâce aux dons et au mécénat de la Caisse d’Epargne. C’est ainsi que le conseil d’administration a décidé une série de mesures difficiles, mais nécessaires, pour sauver l’équilibre budgétaire 2020 de la fondation :
- Trouver un refuge gratuit et sécurisé pour le navire. C’est le port de Saint-Nazaire qui a généreusement mis à disposition de la fondation un emplacement gracieux en bassin à flot. Ainsi, le Belem a été préservé d’une exposition dangereuse aux courants de la Loire et a pu être gardé tout l’été par seulement deux marins. La relève a été opérée par le port de Cannes.
- Baisser au minimum les charges de personnel, que ce soit les marins ou l’équipe du siège. Toutes les mesures gouvernementales proposées ont été largement utilisées et notamment le chômage partiel. C’est de loin la décision qui a permis la plus grande économie.
- Demander des ristournes de primes d’assurance : ristournes acquises sur la partie responsabilité civile, corps et SOS rapatriement.
- Demander des exonérations de charges locatives, notamment celles du siège administratif à Paris.
Difficile numéro d’équilibriste ! Ces économies vont permettre de limiter le déficit de l’exercice 2020, sachant que l’équilibre habituellement recherché sera impossible. Nous allons continuer à entretenir le Belem dans le but unique de lui faire reprendre la mer : il nous reste désormais à réinventer un mode d’accueil des navigants compatible avec cette pandémie qui n’en finit pas et qui, assurément, ne nous a pas encore livré tous ses secrets.