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© Amélie Desjuzeur
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Journal de bord Stavenger/Bergen du 19 au 24 juillet 2022

lundi, 08 août 2022 13:06

Mardi 19 juillet, bienvenue en Norvège, Stavanger vous accueille avec son grand soleil et ses 20 degrés Celsius quand la canicule bat son plein en métropole. Le Belem, après avoir traversé la mer du Nord et écumé le sud de la Norvège est là amarrée à Skansekaien, et n’attend plus que vous pour appareiller pour les fjords du Nord. 10h00, appareillage retardé d’une heure, car nous attendons Flubert, second de cuisine dont le vol est retardé, partie intégrante de la clef de voûte du trois-mâts que forme notre équipe de 2 cuisiniers. 11h00, après l’arrivé de Flubert sous les applaudissements et les hourras de l’équipage, nous larguons les amarres. De Byfjorden, nous passons dans le plus large Boknafjorden, où cargos et voiliers se mélangent pour densifier le trafic. 15h00, la Norvège défile sur tribord, nous faisons route au nord. Sur une mer peu agitée, poussés par un vent du Sud de force 6, nous établissons la voilure. D’abord le faux foc, grand foc et foc d’artimon, suivies des voiles carrées du phare de misaine et du grand mât. Le ciel est couvert, mais la visibilité est bonne.

Mercredi 20 juillet, il est minuit sur le Belem et c’est l’heure des braves du zéro à quatre. Quart où le vent fraîchissant à 7 Beaufort nous fera filer à 10 nœuds établis sur une mer Agitée à Forte. Le roulis berce fort les marins et le sommeil dans les bannettes est difficile à trouver. Le vent ne mollissant pas nous carguons le grand et le petit cacatois. À trois heures, le roulis est moins prononcé et la mer se calme. Encore un quart de héros pour les téméraires du zéro à quatre. À 8h00 : pétole et mer d’huile, les chiffons et les brosses sont de mises pour le quart du 08-12. Après l’entretien du navire, atelier matelotage sous la gouverne du Maître d’équipage. Au programme, nœud de cabestan, nœud de huit, nœud de chaise, nœud de huit, épissures et bosses. 16h00, après un passionnant historique du navire, nous faisons route au Sud le vent ayant viré au nord dans la journée.

Jeudi 21 juillet : il est minuit et les quarts se suivent, mais ne se ressemblent pas pour le « zéraq » (zéro à quatre) après avoir battu tous les records de vitesse la veille, voilà que la pétole s’installe et que le Belem recule ! Dans la torpeur de la nuit, la vigilance reste de mise, car la proximité des côtes norvégiennes parsemées de cailloux, nous fait guetter le moindre courant et la moindre risée. Au 61e parallèle, la nuit est un bien grand mot par cette fraîche soirée de juillet. À 01h00 le crépuscule se mêle à l’aube et la luminosité reste entre chien et loup. C’est dans la matinée que le vent tant attendu fini par se lever et va nous permettre d’entrer dans les in lands, faisant route au sud nous passons à 0.5 milles de litleholmen à 2,1 milles de Vonde et à 3.1 milles de Sogneokçen, le ciel est légèrement couvert, mais la visibilité est bonne. Nous sommes brassé carré ce qui nous offre, vent arrière, une grande manœuvrabilité, nous tirons des bords passant d’une grand largue tribord amures à un grand largue bâbord amure. 12h00, après un déjeuner digne d’un 5 étoiles, c’est l’heure du grand frisson, ascension mâture haute pour les courageux ayant déjà montée la grand vergue, le temps est maintenant venue pour vergue de grand cacatois, dominant la mer et les roches norvégiennes par ses 34 mètres de haut. 20h00, l’étau de roche se resserre autour du fièr trois-mâts, nous voilà bientôt enfermés dans un écrin de verdure dans la périphérie de Bergen tirant toujours des bords à la voile les fjords se succèdes un par un sous notre étrave. Une ambiance Magique. Les paysages défilent et la beauté de la Norvège intérieure s’offre à nos yeux.

Vendredi 22 juillet, c’est le matin du 4e jour et une belle surprise attend tout l’équipage, le commandant à tracé la route pour que dans la nuit, nous arrivions au petit matin devant les chutes de Langfoss. Une chute d’eau de 600 mètres de haut qui se jette dans Akrafjorden. L’une des 10 plus belles cascades du monde selon CNN/Budget Travel. Et l’une des rares en Norvège qui n’est pas utilisée pour générer de l’électricité. 09h00, le Manta (semi-rigide) est à l’eau nous, nous lançons à la découverte de ce fjord magnifique dans notre petite embarcation. L’image du Belem devant ce mur de roche et d’eau restera longtemps graver dans nos souvenirs. 11h00, il est déjà l’heure de faire demi-tour, nous passons Skonevikfjorden et Boafjorden pour aller jeter l’ancre à 15h00 en baie de Leirvik ou une belle randonnée autour du Lac de Adlandsvatnet nous attend.

Samedi 23 juillet, on lève l’ancre pour la jeter quelques encablures plus loin à Saebovik. Petite bourgade perdue sur une île fort charmante. C’est un véritable plaisir de partager un banquet tous ensemble sur le pont du Belem malgré le ciel qui se couvre légèrement.

Dimanche 24 juillet, 07h00, nous quittons notre paisible mouillage à destination de Bergen. Les 50 nautiques restants sont vites parcourus au moteur et sous un crachin qui n’a rien à envier à celui des bretons. Le vent fraichi et c’est avec adresse que nous amarrons sans pilotes le Belem à quai à Bergen.

Contre mauvaise fortune bon cœur, les régulations sanitaires en vigueurs ne nous permettent pas de nous étreindre chaleureusement, mais les regards sont profonds et chargés d’émotions au moment de se dire au revoir. Nous avons été heureux de parcourir 393 milles nautiques avec vous dont 224 à la voile ! Merci pour votre bonne humeur et bon vent !

 

À bientôt en mer ou à terre sur le Belem !

 

Votre capitaine, le commandant Aymeric Gibet

 

1 commentaire

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  • Bouteiller ariele, le 09/08/2022 à 19:39
    La photo de groupe n'apparaît pas dommage !!!
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