Dimanche  20 août. Nous appareillons de Cadix à 10h00 sous pilote, le temps est clair et le thermomètre frôle déjà les 30 degrés. Cap vers le détroit de Gibraltar où les bancs de brume commencent à se défaire peu à peu. Nous établissons toutes les voiles d’axes à 13h00, c’est alors que le vent vire Est, 7 beaufort. Ne pouvant porter les voiles face au vent dans le détroit, il nous faut finalement tout haler bas pour traverser cette zone de fort trafic le plus facilement possible. Après ce passage mouvementé, nous franchissons enfin Gibraltar. Mais la visibilité s’est considérablement réduite, nous naviguons au radar sans voir la côte et les cargos qui entrent et sortent de la Méditerranée. Dans la nuit, ciel dégagé et les étoiles pleins les yeux. 

Le lundi 21 août, au matin la mer est belle, le vent Est est de force 3. Les gabiers escaladent dans la mature pour dérabanter*, nous établissons toutes les voiles en direction du Nord. Le soir, alors que nous nous approchons de la côte espagnole, nous carguons toutes les voiles et reprenons la route face au vent en direction du nord-est en longeant l’Espagne.

Au matin du 22 août, nous établissons à nouveau toutes les voiles. Dans l’après-midi, le vent est bon et la mer est belle, nous en profitons pour faire de la « belle voile ». Après avoir manqué un premier virement de bord vent devant nous en passons deux, à 7,5 noeuds. Le Belem virerait presque comme un dériveur à ceci près que 50 personnes s’affairent sur le pont pour jouer sur les 200 bouts qui constituent les divers manœuvres du gréement. L'après s'achève par un virement lof pour lof. La nuit, nous longeons la côte espagnole en direction des Baléares, nous carguons tout et prenons route au moteur alors que le vent tombe.

Le 23 août, nous tâchons de rejoindre au plus vite les Baléares, dans la jolie baie de San Antonio pour mouiller vers 16h00. En effet, le temps est magnifique et cette halte nous permet de nous rafraîchir. Après le diner, des navettes en zodiac sont organisés pour que les stagiaires puissent rejoindre la terre, pour déambuler dans la ville ou apprécier un verre en terrasse. Un moment de paix pour admirer le Belem au mouillage dans la baie.

Le lendemain, nous levons l’ancre pour longer la très belle côte de l’Ile d’Ibiza : le relief escarpé de la côte est un terrain de jeu idéal pour réaliser des photos. L'aventure iddylique prend fin le 24 août à 16h00 où nous rejoignons le port d’Ibiza. 

Votre capitaine, Commandant Aymeric Gibet. 

*Défaire les rabans pour pouvoir déployer une voile