Nous avons appareillé de Palma de Majorque le dimanche 19 mai à 10h en direction d’Almeria.
Après être sortie de la baie de Palma, le Belem fait route au cap 250°, afin de passer au nord d’Ibiza. Dès 11h, le fameux « tour des cabillots » est organisé afin de se familiariser avec le navire, les matelots de quart expliquent le fonctionnement de la voilure du Belem et montrent les bons gestes à avoir lors des manœuvres. Dès le début d’après-midi, les 3 étages de voile d’étai sont établis alors que le vent souffle à seulement 2 Beaufort.
À 16h, tous les stagiaires sont réunis par le second capitaine sur le spare deck afin de procéder à un exercice abandon, les brassières sont enfilées sous un soleil radieux. Sans transition, les manœuvres commencent et à 17h30, Belem stoppe ses moteurs et vogue sous petit foc, faux foc, grand foc, 3 étages de voile d’étai, basses voiles, la brigantine, ainsi que les hunier fixe et volants pour une nuit calme en approche de la côte nord d’Ibiza.
Lundi 20 mai, après un magnifique levé de soleil, Ibiza est en vue, le Belem, toujours sous voile, peine à avancer au près avec une dizaine de nœuds de vent seulement. Les moteurs sont donc démarrés et la brigantine, la grand-voile et la misaine sont cargués par l’équipage de quart. Les stagiaires profitent de ce calme pour se transformer en apprentis gabier en montant dans la mature. L’après-midi, un petit flux d’air de secteur NE permet au Belem de remettre les voiles et de stopper les moteurs. L’occasion rêvée pour les stagiaires de monter à bord du fidèle « Manta » afin d’immortaliser ce moment : Le trois-mâts, tout dessus, à quelques milles nautiques des falaises de la côte nord d’Ibiza. En début de soirée, un léger vent de bout se lève et oblige le navire à carguer toute ses voiles et remettre les moteurs. En route vers le sud, l’ile d’Ibiza disparait dans la nuit.
Mardi 21 mai, après une bonne nuit hors quart, la côte n’est plus en vue. Une jolie houle fait tanguer le Belem et après le traditionnel poste de propreté, les stagiaires attaquent l’ascension du beaupré. L’après-midi, le vent se lève, et permet au Belem de ressortir sa garde-robe : Grand foc, faux foc, 2 étages de voile d’étai, et les deux phares carrées sont établis. À16h, les moteurs sont stoppés et le navire file à 6nds. En fin de journée, le vent tourne et oblige l' équipage à lancer un virement lof pour lof afin de garder le bon cap. Le soleil se couche tandis que les quarts de nuit reprennent. Les stagiaires du 04h-08h ne seront pas déçus car le vent a, une fois de plus, disparu et oblige le Belem à relancer ses moteurs et à l’équipage de quart de carguer toutes les voiles.
Mercredi 22 mai, la matinée est dédiée à une ascension haute, les apprentis gabiers prennent de la hauteur en montant en haut du grand mat afin de voir le navire à plus de 30 mètres de haut. 10h20, le vent souffle du sud ouest pour 3 Beaufort, la visibilité est bonne et le ciel dégagé, le Belem passe le méridien de Greenwich de l’est vers l’ouest. L’après-midi, le commandant réalise une conférence historique sur les grands voiliers et le trois-mâts. Le cap Palos apparait sur l’horizon et le trafic maritime reprend lors du passage du DST (Dispositif de Séparation du Trafic) du même nom. La nuit tombe, le vent est nul et la lune est pleine, les quarts sont facultatifs mais les stagiaires restent tard sur le pont pour profiter de ces derniers moments magiques.
La dernière journée est calme, les voiles sont serrées par les matelots et les stagiaires de quart, le DST de Cabo Gata est franchi le matin. Pilote à bord à 15h30, Belem s’amarre au quai d’Almeria à 16h.
Votre commandant, Mathieu Combot