Appareillé d’Almería, samedi 25 mai 2024 en direction de Cadix, sous un magnifique soleil. Dès la sortie d’Almería, le traditionnel « tour des cabillots » est organisé afin de se familiariser avec le navire, sa voilure et son gréement courant et dormant. Les matelots gabiers enseignent également les bons gestes à adopter lors des manœuvres. En milieu d’après-midi, le faux et grand foc ainsi que les 3 étages de voile d’étai sont établis. A 16h, tous les stagiaires sont réunis sur le spardeck afin de procéder à un exercice incendie puis abandon, où les brassières de sauvetages sont enfilées sous un soleil radieux. Sans transition, les voiles carrées sont toutes envoyées à 17h00 et les moteurs stoppés. Le navire fait route tranquillement tout dessus vers l’île espagnole d’Alboran, réputée pour être le point de passage des grandes migrations de cétacés. Cette même île ayant donné son nom à la mer d’Alboran (signifiant « les deux mers ») où nous naviguons. En fin de soirée, de nombreux dauphins et globicéphales sont observés à proximité du Belem.
Dimanche 26 mai, la force du vent très faible ne permet pas d’avancer suffisamment durant la nuit. Après un réveil accompagné d’une cinquantaine de globicéphales et de quelques dauphins, les moteurs sont démarrés et les voiles carrées carguées. La météo radieuse permet aux stagiaires de devenir apprenti gabier le temps d'un instant en montant au niveau de la basse vergue durant la matinée. Après le déjeuner, les plus courageux poursuivent leur apprentissage de l’évolution dans la mature et grimpent jusqu’au grand cacatois tandis que les autres stagiaires découvrent le beaupré. En fin de soirée, un petit flux d’air de secteur Nord permet au Belem de renvoyer les voiles carrées pour la nuit.
Lundi 27 mai, en début de nuit, le vent ayant viré au NO, le Belem gagne la côte de Malaga et il est décidé d’attendre l’arrivée de la deuxième bordée de stagiaires pour effectuer un virement lof pour lof. Il représente la façon la plus aisée et la plus naturelle de virer, et d'ainsi reprendre une route plus ouest tout en s’éloignant de la côte. La matinée est dédiée au zodiac photo tour (ZPT pour les intimes) afin d’immortaliser ce magnifique trois-mâts barque vue de la mer.
L’après-midi, le Commandant réalise une conférence historique sur les grands voiliers et le Belem. Il est ordonné de carguer et haler-bas toutes les voiles afin de mettre au moteur et faire route vers Gibraltar et son célèbre rocher, monolithe calcaire de 426 mètres.
Mardi 28 mai, réveil matinal à 5h30 pour les stagiaires afin de découvrir, sous une légère brume, le détroit de Gibraltar, son rocher et l’important trafic qui croise la région. Le Belem franchi ainsi lui aussi ce détroit, deuxième voie maritime la plus utilisée après la Manche où quelques 100 000 navires le franchissent annuellement. Le Belem retrouve ainsi l’océan Atlantique qu’il n’avait pas vu depuis le 20 août dernier. Les bonnes conditions de vent permettent de mettre tous dessus une dernière fois à 8h. Avec avec un vent portant , le Belem atteint la vitesse de 8 nœuds. À 13h, travers au Cap de Trafalgar, les voiles sont une dernière fois carguées et halées-bas à l’approche de Cadix. Le pilote est embarqué à 15h37 et le Belem est amarré à Cadix à 16h20.
Votre commandant, Mathieu Combot