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#8 Journal de bord Cadix - Leixoes du 30 mai au 3 juin 2024

mercredi, 05 juin 2024 10:23

Appareillage de Cadix ce jeudi 30 mai 2024 à 10h sous les bons conseils du pilote du port. Le soleil est présent, le vent un peu moins. Dès la fin de matinée, le traditionnel « tour des cabillots » est organisé afin de se familiariser avec le navire, sa voilure, et son gréement courant et dormant. Les matelots gabiers enseignent également les bons gestes à adopter lors des manœuvres. Le Belem fait route au moteur vers le SW afin de s’écarter de la route des navires de commerce. Après le déjeuner, les 3 focs et les 3 étages de voiles d’étai sont hissés. À 16h, l’alarme abandon retentie, tous les stagiaires sont réunis sur le spare deck pour un exercice, le second capitaine explique comment enfiler une brassière et le fonctionnement des radeaux de sauvetage. Puis, les huniers fixes, volants, perroquets et cacatois ainsi que les basses voiles sont établis, les moteurs sont stoppés, le Belem fait route sous voiles avec seulement 1 Beaufort pour le premier quart de nuit. À 05h, le trois-mâts, complètement à l’arrêt à cause du manque de vent, démarre ses moteurs, et les stagiaires de quart sont réquisitionnés pour carguer toutes les voiles. Il fait route au moteur vers le DST du cap St-Vincent.

Vendredi 31 mai, après le poste de propreté quotidien, les stagiaires apprentis gabiers, montent dans la mâture, afin d’y serrer les voiles. L’après-midi, le vent monte à 5 Beaufort, et la mer se creuse, vent debout, le Belem n’a pas d'autres choix que rester au moteur. L’après-midi est réservé à l’ascension du beaupré pour les plus courageux. Belem entame le DST à 20h30, la nuit sera calme et étoilée avec un vent mollissant.

Samedi 1er juin matin, dès la fin du poste de propreté, les 3 focs, les 3 étages de voile d’étai, les deux phares carrés, la brigantine et le flèche sont hissés, le Belem stoppe ses moteurs et fait route au NNE tout dessus avec un léger vent d’ouest de 2 Beaufort. L’ensemble des stagiaires profiteront de ce moment rare pour embarquer à bord de notre fidèle Manta, afin d’observer le navire de l’extérieur. L’après-midi, le chef mécanicien ouvre les portes de la salle des machines pour une visite. Les stagiaires y trouvent les deux moteurs, l’osmoseur, les groupes électrogènes et un bon nombre de pompes, vannes et tuyaux en tout genre. Le vent étant passé NNW, tout l’équipage envoi un virement lof pour lof. Pour cela, la brigantine et le flèche sont cargués, les phares carrés sont brassés l’un après l’autre tribord amure et les focs et voiles d’étai sont aussi changés de bord afin de profiter au mieux de ce nouveau vent. La nuit tombe, le ciel est étoilé et le Belem peine à faire route vers l’ouest avec seulement 2 Beaufort. Cette nuit-là, le mythique quart du « zérac » (de 00h à 04h) cargue le perroquet et le cacatois, et hale-bas les focs et les voiles d’étai. Le quart suivant, lui, s’occupera des huniers fixes et volants ainsi que des basses voiles. Sans ses voiles, le trois-mâts redémarre ses moteurs et fait route vers le Nord afin de passer dans le DST du cap Roca, le vent étant très faible et la brume réduisant allègrement la visibilité.

Dimanche 2 juin matin, les stagiaires sont réunis dans le grand roof pour un cours de matelotage, nœuds de chaise, nœuds de sifflet de bosco, cabestan et bien d’autres serpents qui tournent autour de différents arbres sont enseignés par les matelots. L’après-midi, le commandant réalise une conférence sur l’histoire des grands voiliers et le Belem. Le beau temps est revenu, l’ensemble de l’équipage profite de cette fin de journée pour boire le pot de fin de stage et admirer un dernier coucher de soleil accompagné de dauphins. Le Belem passe à l’ouest des Iles Berlingas à 20h au moteur. Cette nuit-là, les quarts sont facultatifs pour les stagiaires, certains restent sur le pont un bout de la nuit, tandis que d’autres dorment bercés par la houle de l’Atlantique.

Lundi 3 juin, dernier jour de mer, le temps est très calme, une légère houle est toujours présente, le vent est nul et le soleil tape. Après le poste de propreté, les stagiaires les plus à l’aise dans la mâture retournent dans les mâts pour y serrer les basses voiles et les gabiers, eux, montent serrer les perroquets et cacatois. La côte est en vue et Leixoes se rapproche doucement. En début d’après-midi, le commandant fait visiter son salon, on peut y admirer des pièces de collection qui sont à bord depuis la construction du Belem en 1896. À 15h, Belem arrive devant le port de Leixoes, le pilote monte à bord, le navire est à quai à 16h.

Votre commandant, Mathieu Combot

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