Le quai Edmond Foy à Bayonne accueille foule ce vendredi 15 juin. Les familles de nos stagiaires tout justes embarqués se mêlent aux curieux venus voir l’appareillage du Belem, pour nous souhaiter une belle navigation. Cette dernière débute par une manœuvre technique en raison de la jolie brise qu’il fallut négocier pour éviter bâbord sans se faire dépaler sur le pont Henri Grenet. Des vents très favorables d’Ouest nous sont promis lorsque nous passerons les digues marquant l’entrée de l’Adour. Une mer forte également, nous devrons composer avec.
Nous débarquons le pilote avant de passer les premières digues en raison de la houle d’Ouest, puis nous mettons le cap au Nord-Ouest aux moteurs le temps de former nos stagiaires à la manœuvre du gréement avec la traditionnelle « ronde des cabillots », afin d’établir avec eux toute la toile dans l’après-midi. Les moteurs stoppés, la nuit tombe sur un golfe de Gascogne dont la mer se calme sensiblement lors de cette première nuit. Le Belem file à 5 nœuds, appuyé par une jolie brise adonnant au Sud-Ouest.
La mer fraîchissant avec le vent lors de la journée qui suivit eut raison de nombreu.x.ses d’entre nous, qui restèrent reprendre quelques forces à l’abri des grains en grand roof et en batterie. Certains d’entre nous reprirent des couleurs dans le filet du mât de beauprés, quatrième mât du trois-mâts, tandis que d’autres font le plein de sensations à la barre. Le navire enregistre des pointes à plus de 7 nœuds dans l’après-midi, nous permettant de franchir l’estuaire de la Gironde en début de soirée.
Le vent reste favorable et quelques étoiles apparaissent lors de cette deuxième nuit, lors de laquelle le vent nous déposera en douceur devant le phare de Chassiron, à la pointe Nord-Ouest de l’île d’Oléron. Nous finissons sur l’erre puis nous démarrons nos moteurs pour chenaler dans le Pertuis d’Antioche en fin de nuit. Le Belem s’interpose entre l’île d’Aix et le fort Boyard au petit matin, puis laisse son ancre rejoindre la vase, offrant ainsi à nos stagiaires un petit-déjeuner au calme qui leur donnât des forces pour grimper aux mâts dans la matinée.
Un repas délicieux de plus ce dernier midi au mouillage, et le trois-mâts vire sur sa chaîne pour faire route en direction de lîle de Ré, avant de chenaler dans le port de La Pallice. Nous passons l’écluse du port à flot, puis nous nous amarrons tribord à quai. Nous saluons nos stagiaires une fois la coupée en place, nombreux sont-ils à nous promettre de revenir vite à bord, les yeux étoilés.
Votre commandant, Mathieu Combot