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#13 Journal de bord Saint-Nazaire - Brest du 8 au 11 juillet

samedi, 13 juillet 2024 11:00

Alors que la ville de Saint-Nazaire s’éveille, le Belem ronronne en cette matinée d’un début de juillet frais et humide. La coupée est saisie, les stagiaires réunis sur le spare-deck.
Les amarres larguées, nous rejoignons le sas qui nous sépare du rythme des marées. L’écluse la plus longue de France. Elle nous permet de nous entraîner aux lancers de toulines sous les encouragements de nos stagiaires. Le sas passé, nous débarquons le pilote après avoir chenalé sur la Loire. Nous établissons dans la foulée toutes nos voiles d’étais suivies par nos voiles carrées avant de stopper nos moteurs pour remonter au Nord-Ouest, au portant sous la brise de Sud. Nous apercevons déjà nombre de vieux gréements faisant route pour rejoindre les rassemblements de Brest tandis que nous dépassons le parc éolien de Guérande.

Le soleil se couche sur Belle-Ile à l’issue de cette première journée de navigation au portant. Le ciel s’est dégagé, l’ambiance à bord est au beau-fixe : nous sommes à la voile depuis le début, nous avons de la chance de profiter de vents de Sud-Ouest plutôt rares en cette saison, et sans en subir la météo habituellement capricieuse. Les feux de l’archipel des Glénan apparaissent en début de nuit sur l’horizon et le vent refuse en fraîchissant. Ayant anticipé et brassé bâbord amures en pointe dès Belle-Ile franchie, nous espérons que le vent ne bascule pas Nord plus tôt que ce que les prévisions nous donnaient. Des grains nous forcent à carguer nos voiles carrées supérieures dans la nuit. Le vent continue de refuser, tant est si bien que nous sommes contraints de démarrer les moteurs en fin de nuit pour passer la pointe de Penmarc’h.

Les moteurs sont stoppés dans la matinée, sitôt la pointe passée. Nous approchons du Raz de Sein. La renverse du courant – très puissant, et portant sur des roches nombreuses à cet endroit – nous attend. Nous nous plaçons au bon moment, et nombreuses sont les voiles alentours profitant avec nous des courants favorables. Nous passons le raz sous voiles, un moment superbe, alors que nous voyons les roches du phare de la vieille défiler devant l’étrave. Nous passons dans le contre-courant, devant la baie des trépassés, et engageons la baie de Douarnenez où nous allons mouiller, toujours sous voiles, en fin d’après-midi. Que de belles manœuvres. L’équipage et les stagiaires profitent de ce mouillage pour se rendre à terre afin de rencontrer les locaux dans les troqués du coin.

Nous appareillons le lendemain, et sommes rapidement dépassés par les plans fife Moonbeam et Mariquita, plus efficaces dans la brise légère. Superbe spectacle.
Cette dernière journée, marquée sous le signe de la pétole molle, nous permet d’envoyer nos stagiaires dans les mâts admirer la presqu’île de Crozon, Ouessant et l’île de Sein avec un peu de hauteur.

Nous approchons finalement le goulet de Brest par la passe du Toulinguet au côté du trois-mâts Shtandart et d'autres navires. Nous saluons les frégates gardant le port de Brest, puis nous nous engageons dans le goulet pour prendre le pilote, qui nous guidera à quai, où les fêtes maritimes de Brest nous attendent. Nous saluons nos stagiaires sur le quai. Ce fut un très beau stage, les au revoir s’en ressentent.

Votre commandant, Aymeric Gibet

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