Lundi 1er juillet, le Belem embarque à Bordeaux 48 stagiaires pour prendre la mer en direction de Saint-Nazaire. En début d’après-midi, le pilote arrive et les amarres sont larguées, en compagnie du France, du Mutin et du Shtandart, une soixante de mille nautiques nous séparent de l’océan. Nous profitons de cette navigation calme entre terre et mer pour faire la ronde des cabillots : les matelots expliquent aux stagiaires le vocabulaire, les gestes et les manœuvres pratiqués sur un trois-mâts barque tel que le Belem. Un exercice abandon est aussi réalisé par le second capitaine, on y apprend à enfiler une brassière et la répartition des radeaux de survie. Le pilote débarque devant le Verdon, et le navire atteint la bouée d’atterrissage à 22h30 après avoir laissé le phare de Cordouan sur son bâbord. Le vent du NNW ne nous permet pas d’établir les phares carrés pour l’instant, nous faisons donc route toute la nuit, au moteur et sous voiles d’axe vers le NW afin d’y trouver un meilleur angle de vent.

 

Mardi 2 juillet, après le poste de propreté quotidien, toutes les voiles sont établies mis à part la brigantine et le flèche. Les moteurs sont stoppés, le Belem, proche du plateau de Rochebonne, navigue vers le NE avec un vent de secteur NNW pour 4 Beaufort. La mer est peu agitée, les stagiaires en profiteront pour monter au mât, sous la surveillance et les précieux conseils des matelots gabiers. L’après-midi, le vent toujours de secteur NNW ne permet pas à Belem de gagner du terrain vers Saint-Nazaire, la décision de mettre les moteurs en fin de journée est prise, mais en attendant, place aux manœuvres. 14h30, pour s’échauffer, un virement lof pour lof est envoyé. Puis, la brigantine et le flèche, nécessaires pour un virement vent devant, sont établies. 15h30, après un briefing théorique du commandant, le chef de tiers répartit l’ensemble de l’équipage pour un virement vent devant. La manœuvre est un succès, le Belem navigue à présent bâbord amure toujours au plus près du vent, en direction des Sables d’Olonne. 18h, 1 heure avant le premier service du dîner, un deuxième virement de bord vent devant est effectué. Les voiles sont ensuite carguées et les moteurs démarrés ; à 22h, le Belem fait route vers le NNW afin de laisser l’île d’Yeu à l’est. Cette nuit-là, les quarts sont facultatifs, seuls quelques courageux hiboux se lèveront pour faire le quart de 00h à 04h dit le « zérac ».

 

Mercredi 3 juillet, au petit matin, le vent tourne et souffle désormais de l’ouest pour 4 Beaufort, ce qui nous arrange. Dès la fin du poste de propreté, les voiles sont hissées ; à 10h, le Belem stoppe ses moteurs et navigue à 6,5nds vers le SE en direction de l’ile d’Yeu, où un mouillage est prévu. Un parc éolien en construction est laissé sur bâbord et l’ancre est jetée devant Port-Joinville à 14h30, sans l’aide des moteurs. La manœuvre tout juste terminée, rendez-vous dans le grand roof pour une conférence du commandant sur l’histoire du Belem, qui a fêté cette année ses 128 ans. En fin de journée, le ciel est couvert, mais cela ne décourage personne pour boire le pot de l’amitié. Après le dîner, le Manta (l’annexe de Belem) est mis à l’eau et quelques aventuriers passent la soirée sur l’Ile d’Yeu afin de se dégourdir les jambes. Minuit, les 63 membres d’équipages sont à bord pour une bonne nuit au mouillage.

 

Jeudi 04 juillet, à 6h du matin l’ancre est levée, le Belem quitte l’ile d’Yeu en direction de Saint-Nazaire, le parc éolien sera laissé sur tribord. Une fois le poste de propreté terminé, le commandant fait une visite et présentation de son salon, on y trouve des pièces authentiques qui retracent l’histoire de Belem. En début d’après-midi, le trois-mâts entame le chenal de Saint-Nazaire long de 25 milles nautiques. À 15h, l’écluse de l’ancienne base des sous-marins est passée, le Belem est amarré à quai à 15h30.