Lorsqu'il quittera le port de Rabat-Salé le 17 mai, le Belem fera route vers le Portugal sous la conduite de son nouveau commandant en titre. Yann Cariou reprendra la barre au commandant Pery, auprès duquel il aura fait la traversée depuis Sète. C'est un connaisseur et amateur passionné de vieux gréements ainsi qu'un pédagogue expérimenté qui veillera aux destinées du Belem : la quasi-totalité de sa carrière s'est faite en effet dans la Marine nationale, en partie à bord de ses trois navires école à voile, le Mutin, la Belle Poule et l'Etoile.
Une carrière dans la Royale
« Dessine-moi un mouton », disait le Petit Prince à l'aviateur... « Tu ne sais pas dessiner autre chose que des bateaux ? » disait à Yann Cariou son professeur de dessin. L'histoire ne dit pas si le Petit Prince est devenu berger ; en revanche il ne faisait aucune doute pour Yann Cariou qu'il deviendrait marin. Et ce depuis le jour où, à l'âge de cinq ans, il a fait sa première sortie en mer, sur un bateau de pêche en Raz de Sein. Il faut dire que naître Breton, dans une famille originaire du Cap Sizun, là-bas vers la Pointe du Raz, en haut d'un arbre généalogique constellé de navigateurs, prédispose plutôt à l'aventure maritime... « Ma passion, raconte-t-il, m'a conduit à rejoindre la Marine nationale et à y faire carrière comme officier spécialisé en navigation notamment sur ses trois voiliers école, la Belle Poule, le Mutin, et l'Etoile que j'ai commandé en dernier ». Un de ses souvenirs les plus marquants : avoir emmené l'Etoile, son équipage de 15 hommes et une demi-douzaine de scientifiques et journalistes en mission jusqu'au Cercle Polaire, en passant par les fjords d'Islande...
« Dessine-moi un mouton », disait le Petit Prince à l'aviateur... « Tu ne sais pas dessiner autre chose que des bateaux ? » disait à Yann Cariou son professeur de dessin. L'histoire ne dit pas si le Petit Prince est devenu berger ; en revanche il ne faisait aucune doute pour Yann Cariou qu'il deviendrait marin. Et ce depuis le jour où, à l'âge de cinq ans, il a fait sa première sortie en mer, sur un bateau de pêche en Raz de Sein. Il faut dire que naître Breton, dans une famille originaire du Cap Sizun, là-bas vers la Pointe du Raz, en haut d'un arbre généalogique constellé de navigateurs, prédispose plutôt à l'aventure maritime... « Ma passion, raconte-t-il, m'a conduit à rejoindre la Marine nationale et à y faire carrière comme officier spécialisé en navigation notamment sur ses trois voiliers école, la Belle Poule, le Mutin, et l'Etoile que j'ai commandé en dernier ». Un de ses souvenirs les plus marquants : avoir emmené l'Etoile, son équipage de 15 hommes et une demi-douzaine de scientifiques et journalistes en mission jusqu'au Cercle Polaire, en passant par les fjords d'Islande...
50 Frs pour le Belem...
Mais la Marine nationale n'offre pas de nouveau commandement au-delà de 43 ans, alors Yann Cariou a quitté à contrecœur ses grands voiliers pour mettre son expérience de la navigation et la manœuvre au service du port de Toulon en tant que pilote. Mais la nostalgie de la voile et des vieux gréements ne s'est jamais éteinte. Alors, lorsqu'un jour de 2008 il a appris que la Fondation Belem recherchait un nouveau commandant en titre, il a pris son téléphone le soir même pour poser sa candidature. Il faut dire qu'entre Yann Cariou et le Belem c'est aussi une histoire qui remonte à loin : « le 17 septembre 1979, j'étais à bord de la Belle Poule lorsque nous avons accueilli en rade de Brest le Belem qui arrivait de Toulon après avoir été racheté aux Italiens. Nous lui avons fait une parade avec des jets d'eau, c'était magnifique ! A 17 ans, je connaissais tout de la manœuvre d'un grand voilier ; d'ailleurs, j'avais même donné 50 Frs de don à la souscription qui avait été lancée pour son rachat. Depuis, j'ai toujours suivi la carrière du Belem ».
Mais la Marine nationale n'offre pas de nouveau commandement au-delà de 43 ans, alors Yann Cariou a quitté à contrecœur ses grands voiliers pour mettre son expérience de la navigation et la manœuvre au service du port de Toulon en tant que pilote. Mais la nostalgie de la voile et des vieux gréements ne s'est jamais éteinte. Alors, lorsqu'un jour de 2008 il a appris que la Fondation Belem recherchait un nouveau commandant en titre, il a pris son téléphone le soir même pour poser sa candidature. Il faut dire qu'entre Yann Cariou et le Belem c'est aussi une histoire qui remonte à loin : « le 17 septembre 1979, j'étais à bord de la Belle Poule lorsque nous avons accueilli en rade de Brest le Belem qui arrivait de Toulon après avoir été racheté aux Italiens. Nous lui avons fait une parade avec des jets d'eau, c'était magnifique ! A 17 ans, je connaissais tout de la manœuvre d'un grand voilier ; d'ailleurs, j'avais même donné 50 Frs de don à la souscription qui avait été lancée pour son rachat. Depuis, j'ai toujours suivi la carrière du Belem ».
Transmettre une expérience
C'est donc une vieille connaissance que le nouveau commandant prend en mains, et il envisage cette nouvelle étape de sa vie avec enthousiasme et passion mais aussi avec sérénité. Il y voit pas mal de points communs avec le métier tel qu'il s'exerçait à bord d'un navire-école militaire, notamment en matière de formation et de pédagogie, d'expérience du contact avec le public et la presse. « Mais sur le Belem, mes responsabilités prendront une tout autre dimension. C'est un monument historique, le dernier navire de commerce qui navigue encore. Il y aura ce contact avec un public beaucoup plus vaste, y compris avec les stagiaires, avec les collectivités locales, en somme tout un monde que je ne connais pas encore. Je me réjouis de pouvoir transmettre un peu de mon savoir, de mon expérience, d'apporter ma pierre, si j'ose dire, à un grand édifice ». Cette joyeuse anticipation, Yann Cariou la partage avec sa famille, qu'il va laisser à Toulon, mais qui est enchantée de le voir reprendre ce métier qu'il aime tant. On se gardera bien d'y voir un rapport de cause à effet mais... « mon fils aîné vient tout à coup d'annoncer qu'il veut présenter le concours d'entrée dans la Marine marchande ! ».
C'est donc une vieille connaissance que le nouveau commandant prend en mains, et il envisage cette nouvelle étape de sa vie avec enthousiasme et passion mais aussi avec sérénité. Il y voit pas mal de points communs avec le métier tel qu'il s'exerçait à bord d'un navire-école militaire, notamment en matière de formation et de pédagogie, d'expérience du contact avec le public et la presse. « Mais sur le Belem, mes responsabilités prendront une tout autre dimension. C'est un monument historique, le dernier navire de commerce qui navigue encore. Il y aura ce contact avec un public beaucoup plus vaste, y compris avec les stagiaires, avec les collectivités locales, en somme tout un monde que je ne connais pas encore. Je me réjouis de pouvoir transmettre un peu de mon savoir, de mon expérience, d'apporter ma pierre, si j'ose dire, à un grand édifice ». Cette joyeuse anticipation, Yann Cariou la partage avec sa famille, qu'il va laisser à Toulon, mais qui est enchantée de le voir reprendre ce métier qu'il aime tant. On se gardera bien d'y voir un rapport de cause à effet mais... « mon fils aîné vient tout à coup d'annoncer qu'il veut présenter le concours d'entrée dans la Marine marchande ! ».
Les Cariou et la mer, ça ne recommence pas, ça continue...