Retrouvailles d'une ville d'art et d'histoire et d'un symbole du patrimoine maritime français : Bayonne accueillait le Belem vendredi 13 mai pour trois journées d'activité – publique, officielle et privée – intense et fructueuse. L'occasion de marquer à Bayonne comme il le fait ailleurs en France, et d'abord à Nantes son port d'attache, sa capacité à mobiliser l'attention sur une grande diversité de projets !
Cap sur Bayonne Le Belem est arrivé en début d'après midi à Bayonne le 13 mai en provenance de l'Ile d'Aix où il avait embarqué 48 h plus tôt un plein effectif de responsables d'agence du réseau ORPI des Landes. L'objectif était de partager quelques moments d'exception, sans transat ni champagne, et comme le souligne Jean Mic Moné, le patron du réseau ORPI Landes, « mettre ces chefs d'entreprise dans la position du simple stagiaire ! » Mission semble-t-il accomplie dans la bonne humeur grâce à une météo particulièrement clémente même si le vent arrière des premières heures a restreint l'appétit de certains. Mais aussi, quelle belle arrivée à Bayonne, sous le soleil et avec, à quelques milles de l'embouchure de l'Adour, l'accueil de la vedette de gendarmerie mobilisée par le Commandant de la Marine de Bayonne.
Découvrez les magnifiques images de l'arrivée du Belem à Bayonne, réalisées par Christophe Cazaubon à partir d'un drone. Une première pour le Belem !
Bayonne, port de mer Le Belem était invité par la ville et par la CCI, concessionnaire du port, pour illustrer la volonté de Bayonne de mettre en valeur sa longue tradition de « port de mer » et accompagner le projet de rapprochement ville-port. Il est de fait que le port de Bayonne, dont l'emprise s'étend aux communes d'Anglet, Tarnos et Boucau, poursuit et amplifie des activités qui en font le 9e port de France en termes de tonnage : la Chambre de Commerce et d'Industrie veut en faire aussi un port d'escale de grands voiliers, et développer sa capacité à assurer des arrêts techniques dans la grande cale du port de Bayonne achevée en 1895 - une quasi contemporaine du Belem ! Amarré comme en 2010 au quai Edmond Foy qui devrait devenir quai d'honneur du port, la présence du navire a fait plaisir aux Bayonnais qui se sont retrouvés nombreux à le visiter samedi après midi : près de 700 visiteurs en à peine 3 heures et pour l'essentiel des Bayonnais, contrairement à l'escale d'août 2010 largement ouverte aux touristes qui sont nombreux à affectionner la Côte Basque. Et ce n'est pas la perspective de le revoir encore l'an prochain qui va doucher leur enthousiasme, bien au contraire...
Un grand projet pour 2012 Le navire devrait en effet être en 2012, une pièce maîtresse des premières Journées du Patrimoine maritime qui seront organisées du 17 au 24 juin – un évènement culturel, musical, touristique et nautique, marqué par un rassemblement de vieux gréements dont André Bocquier, ami du Belem est un militant actif et persuasif. « En 2010, précise Jean-René Etchegaray, 1er adjoint au Maire de Bayonne en charge de la culture et du patrimoine, Bayonne a rejoint le réseau prestigieux des Villes d'art et d'histoire de notre pays ; le Belem, lui-même classé au patrimoine maritime, fait partie de ce paysage. Nous souhaitons faire autour de lui, un travail très intéressant pour notre ville ». L'ensemble des acteurs impliqués se sont retrouvés samedi soir sur le pont du Belem à l'occasion d'une réception organisée par la CCI, pour y sceller un pacte d'union, port et ville étant désormais attelés à un même objectif : rapprocher la ville et son port et continuer de soutenir l'économie locale.
Un parfum de chocolat Et ce d'autant plus qu'une autre grande caractéristique de Bayonne que les connaisseurs du Belem ne manqueront pas de noter, est qu'elle est capitale française du chocolat depuis qu'au XVIe siècle s'y installèrent de nombreux Juifs portugais pourchassés de chez eux par l'Inquisition : ils importèrent en France l'art de fabriquer ce délicieux produit. Sachant que si le Belem a été construit, ce fut pour aller chercher Outre-Atlantique épices et fèves destinées à la fabrication du chocolat, on en déduit facilement le lien « vital » entre le navire et l'art, très florissant, des chocolatiers bayonnais, et de leurs confrères bien connus de Biarritz. Bayonne reverra donc le Belem pour confirmer la vitalité de cette ouverture de la capitale basque vers le grand large et célebrer toute la savoureuse actualité de quelques origines partagées.
Ambassadeur et révélateur de projets Dernier volet de cette escale aux multiples facettes, la signature à bord du Belem, ce même samedi, avec deux organismes sociaux de la région, de conventions marquant le soutien que la Caisse d'Epargne Aquitaine Poitou Charentes, par ailleurs fidèle mécène du Belem, apporte au microcrédit social. Le dispositif mis en œuvre, baptisé «Parcours Confiance» vise à mettre le micro crédit au service de l'accompagnement de projets de vie ou de projets de retour vers l'autonomie financière. C'est ainsi qu'en 48h l'escale du Belem à Bayonne aura permis de mettre en évidence une multiplicité de projets économiques, sociaux, culturels tous en cohérence avec la complicité qui doit continuer d'exister entre notre trois mâts et la vie des ports de son pays.