Amarré au ponton Alain Bombard, le Belem appareille de Boulogne-sur-Mer à 10h et remonte le chenal jusqu’à la digue Carnot symbolisant la sortie du plus important port de pêche français en tonnage. Dès la sortie, le vent est au rendez-vous avec une force de 8 Beaufort en provenance du Nord-Est. Nous traversons le Dispositif de Séparation du Trafic (DST) du Pas-de-Calais, système d’organisation du trafic visant à séparer les flux de trafic opposés, principalement à l’aide de couloirs de circulation. Une fois la voie du rail descendant atteinte, le Belem ajuste sa route au Sud-Ouest, les vergues sont brassées carrées et les premières toiles sont envoyées après le second service. La force du vent nous permet d’envoyer seulement le faux foc, 2 étages de voiles d’étais pour les voiles d’axes et les huniers fixes et volants pour les voiles carrées. Le navire file tout de même à une vitesse moyenne de 6 nœuds sur une mer plutôt agitée.
En milieu d’après-midi, le vent mollissant à 5 Beaufort, les perroquets sont envoyés afin de continuer de filer à une belle moyenne sous voiles. En début de soirée, le vent vire à l’Ouest, il est décidé de brasser bâbord amure en pointe. Malheureusement, le vent mollit à une force de 3 Beaufort et la moyenne chute à 2 nœuds. Les moteurs sont démarrés afin de nous aider à tenir notre heure d’arrivée au port du Havre. À 21h47, le Belem franchit le méridien de Greenwich, passant ainsi de l’Est du globe à l’Ouest du globe, ce méridien servant d’origine pour les valeurs de longitude. À 22 h 40, nous quittons le DST pour poursuivre notre route vers le Sud et ainsi rejoindre la côte d’Albâtre et les falaises d’Étretat. Les vergues sont brassées tribord amure et la grande voile d’étai ainsi que le grand foc sont envoyés.
Le lendemain matin, pendant le quart de 4h à 8h, les voiles carrées sont carguées et le Belem se présente devant les falaises d’Etretat à 8h, la visibilité est au rendez-vous et nous pouvons admirer depuis la mer ces falaises de craies blanches hautes de plus de 90 m et sa célèbre arche durant une petite heure. Nous longeons le chenal d’accès au port d’Antifer, 2ème terminal pétrolier de France après Marseille, servant à accueillir des super-pétroliers à grande capacité et fort tirant d’eau. Nous reprenons notre route vers la ville portuaire du Havre, 1er port de France, spécialiste du conteneur. Au programme de la matinée : visite du salon Commandant et ascension mature jusqu’à la première vergue avant d’aller prendre le dernier repas à bord. Le pilote embarque à 14h à l’entrée du chenal d’accès au Havre. Après un chenalage de 2h, nous accostons bâbord à quai, quai du Cameroun, à côté de l’hydro du Havre où sont formés une partie des officiers de la marine marchande française.
Votre commandant, Mathieu Combot