Actualités

#22 Journal de bord Le Havre - Cherbourg du 10 au 13 septembre

lundi, 16 septembre 2024 14:11

À quai devant l’École de la marine marchande du Havre, le Belem appareille le mardi 10 septembre à 10h. Nous prenons le SAS Quinette de Rochemont afin de rejoindre la mer. Sous les conseils du pilote, le Belem sort du chenal du Havre, le vent de secteur ouest est fort et une bonne houle est déjà présente. En effet, 40nds de vent et 3 mètres de houle est prévu en Manche la première nuit lors du passage d’un front météorologique. Nous décidons d’aller se mettre à l’abri pour la nuit au mouillage près de l’île Tatihou. Le Belem naviguera donc toute la journée au moteur contre le vent, afin de parcourir les 50 milles nautiques qui le sépare du mouillage, le temps est maussade, mais la bonne humeur de l’équipage est là ! En début d’après-midi, la ronde des cabillots est organisée par les matelots, ils expliquent aux 48 stagiaires le vocabulaire du 3 mâts barque ainsi que les bons gestes à avoir lors des manœuvres de voile. À 16h, l’alarme générale retentit, un exercice abandon est organisé par le second capitaine, les radeaux de survie sont repérés et les brassières de sauvetages enfilées. Le Belem jette l’ancre devant l’île de Tatihou à 21h30 et y passera la nuit.

Le lendemain matin, la météo est plus clémente. A 8h, le bosco commence à « virer la pioche », le Belem quitte son mouillage, passe devant les iles Saint-Marcouf puis fait route vers le nord-est. Les voiles sont établies après le poste de propreté quotidien. À 12h, le trois-mâts navigue sous huniers volants et fixes, basses voiles, grand foc, faux foc et 2 étages de voile d’étai, le vent souffle du nord-ouest pour 6 Beaufort. Bien que la mer soit encore agitée, le Belem roule peu et permet aux stagiaires de monter aux mats accompagnés des matelots gabiers, la vue est magnifique vu de là-haut. À 17h, tout le monde est sur le pont, afin de virer de bord lof pour lof, en effet, le vent étant contraire, le Belem est obligé de tirer des bords pour tenter de rejoindre Cherbourg. Il fera route vers le sud-ouest toute la soirée, de gros grains sont encore présents parfois accompagné d’orages. Le vent restant de secteur nord-ouest, le Belem est obligé autour de minuit, de carguer les voiles et démarrer les moteurs afin de gagner vers l’ouest. La nuit se fera au moteur, route au NW.

Jeudi 12 septembre, ayant gagné dans l’ouest, les voiles sont établies à partir de 09h. Le vent souffle pour 5 Beaufort du NNW, le Belem navigue au large de la pointe de Barfleur, tout dessus sauf brigantine et flèche. En début d’après-midi, le commandant donne une conférence sur l’histoire du Belem, de 1896 à aujourd’hui. Puis l’équipage au complet tentera un virement de bord vent devant, qui échouera et se transformera en virement lof pour lof. Quelques minutes après le virement de bord, nous nous faisons surprendre par un gros grain avec orage et grêle, les perroquets, cacatois et la grand-voile sont cargués très rapidement afin de soulager le navire. Une fois le nuage passé et le calme revenu à bord, le punch de fin de navigation est offert par le commandant, une occasion de plus pour trinquer à la longue vie du Belem. Cette deuxième nuit sera calme, le vent souffle à 5 Beaufort de secteur N mollissant, Belem au nord de la pointe de Barfleur navigue cap vers l’ouest au gré des va-et-vient du courant, fort à cet endroit. Les stagiaires accompagnés de l’équipage se relaient toute la nuit pour assurer les différents postes de chaque quart.

Malgré la date peu propice, un magnifique soleil se lève ce vendredi 13, la mer est peu agitée et le vent souffle du NNE pour 3 Beaufort. Ce matin, les stagiaires auront le privilège de visiter le salon du commandant, où l’on peut trouver des objets chargés d’histoire. Le chef mécanicien ouvre aussi les portes de la salle des machines. Quelques minutes avant l’heure du déjeuner, l’ensemble des voiles sont carguées et les moteurs démarrés, le Belem fait route vers le port de Cherbourg, en faisant un petit détour par le cap de la Hague. 15h, le pilote monte à bord, le Belem s’amarre au quai de France à 16h.

Votre Commandant Mathieu Combot

Laissez un commentaire

En soumettant ce formulaire, j'accepte que les informations saisies soient exclusivement utilisées afin que je puisse poster mon commentaire. Consulter notre Politique de Confidentialité pour faire connaître et exercer vos droits.
Contactez-nous